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Une trousse éducative pour observer les mammifères marins en péril du Saint-Laurent

Mai 2011

Les naturalistes amènent les gens à réfléchir sur la conservation des espèces marines en péril.

Les naturalistes amènent les gens à réfléchir sur la conservation des espèces marines en péril.

Photo : Parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé

La trousse contient plusieurs objets éducatifs, dont un cartable d’interprétation et des fiches d’information. Des figurines de baleines, de phoques et de requins sont accompagnées de spécimens de fanons de baleines et d’échantillons de krill.

La trousse contient plusieurs objets éducatifs, dont un cartable d’interprétation et des fiches d’information. Des figurines de baleines, de phoques et de requins sont accompagnées de spécimens de fanons de baleines et d’échantillons de krill.

Photo : ROMM

L’observation de mammifères marins dans le Saint-Laurent est une industrie florissante. En 2008, on dénombrait près de 600 000 observateurs de baleines au Québec, dont 20 % de touristes internationaux. Or, le dérangement par les bateaux peut représenter une source de stress pour les mammifères marins et affecter le rétablissement des espèces en péril. Afin de sensibiliser le public aux bonnes pratiques d’observation, le Réseau d’observation de mammifères marins (ROMM) a élaboré une trousse éducative sur les mammifères marins en péril.

La trousse contient plusieurs objets éducatifs, dont un cartable d’interprétation et des fiches d’information sur les mammifères marins, les oiseaux marins, les poissons, les invertébrés marins, les îles du Saint-Laurent, l’histoire et la lecture des paysages. Des figurines de baleines, de phoques et de requins sont accompagnées de spécimens de fanons de baleines et d’échantillons de krill. Tous ces accessoires permettent de voir et de toucher. «Les guides-naturalistes sur les bateaux ont le rôle fort important de faire découvrir à leur clientèle les espèces marines en péril, leur statut, leur fragilité et les menaces qui les guettent, afin de l’amener à réfléchir sur la conservation de ces espèces», explique la directrice générale du ROMM, Esther Blier.

De bonnes pratiques à valoriser

Les explications fournies dans la trousse favorisent l’adoption de comportements adéquats par les observateurs en mer. Sur l’eau, ces bonnes pratiques se traduisent par des limites de vitesse, de distance, d’angle d’approche et de concentration de bateaux. Ces limites s’appliquent à tous les types d’embarcations commerciales ou de plaisance, y compris les motomarines, les kayaks et les voiliers. Des manœuvres d’approche respectueuses permettent d’éviter de nuire aux espèces en péril que sont le béluga, le rorqual bleu, le rorqual commun et la baleine noire de l’Atlantique Nord.

« Cela a son importance, indique Esther Blier, puisqu’on a souvent l’impression qu’un seul dérangement de ces baleines dans nos eaux n’est pas grave en soi. Il faut tenir compte de l’impact cumulatif : les baleines sont souvent dans les mêmes secteurs, et les sorties en mer se font à répétition, dirigées vers les mêmes animaux. Avec l’addition du nombre de visites, le dérangement finit par avoir des impacts, surtout si on considère que ces espèces sont ici pour s’alimenter, se reposer ou mettre bas.» Le dérangement pourrait réduire la capacité des mammifères marins à emmagasiner, pendant l’été, des réserves énergétiques essentielles au succès de la reproduction et à leur survie pendant les périodes où l’alimentation est réduite.

«Pour nous qui faisons de l’interprétation, c’est un outil précieux», dit Mélanie Sabourin, responsable du service de l’éducation et de la conservation au Parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé (Québec). «Je trouve la trousse bien conçue pour les capitaines de bateaux et les croisiéristes qui n’ont pas nécessairement une formation en biologie. Cet outil d’interprétation leur permet de bien comprendre eux-mêmes les données vulgarisées, afin d’être en mesure de transmettre des informations pertinentes aux excursionnistes», observe-t-elle.

La plupart des membres du Réseau d’observation de mammifères marins ont reçu la trousse éducative et sont sensibilisés aux bons comportements d’observation en mer. Le réseau est composé de croisiéristes et d’excursionnistes mais aussi de services de traversiers, de transporteurs maritimes et de parcs de conservation comme ceux du Bic, du Saguenay – Saint-Laurent, de Forillon et de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé.

La production de la trousse éducative sur les mammifères marins en péril du Saint-Laurent a été rendue possible grâce à une contribution du Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril, qui est géré par Environnement Canada, Pêches et Océans Canada et l'Agence Parcs Canada. La Fondation de la faune du Québec y a également contribué financièrement.

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