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Carpe asiatique

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Si vous pensez avoir découvert une espèce aquatique envahissante :

  1. ne rejetez pas l'espèce à l'eau
  2. prenez des photos
  3. Remarque :
    • l'emplacement exact (coordonnées GPS)
    • la date d'observation
    • identification des caractéristiques
  4. contactez-nous pour le signaler
Bien qu'elle provienne d'Asie à l'origine, la carpe commune est arrivée en Amérique du Nord bien avant et ne fait pas partie des carpes asiatiques.

Bien qu'elle provienne d'Asie à l'origine, la carpe commune est arrivée en Amérique du Nord bien avant et ne fait pas partie des carpes asiatiques.

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Le terme « carpes asiatiques » réfère à un groupe de quatre espèces de carpes : la carpe à grosse tête, la carpe argentée, la carpe de roseau et la carpe noire. Elles font partie de la famille des cyprinidés, qui comprend les carpes et plusieurs variétés de vairons.

À quel(s) endroit(s) cette espèce a-t-elle été retrouvée

À ce jour, il y a eu quelques captures rares des carpes à grosse tête et des carpes de roseau dans les eaux canadiennes des Grands lacs. Seulement trois spécimens de carpes à grosse tête ont été recueillis, et ce, dans la partie ouest du lac Érié, entre 2000 et 2003. On soupçonne que les poissons ont été volontairement libérés. En ce qui concerne les carpes de roseau, il y a eu environ 23 captures individuelles depuis 2012 dans les eaux ou les affluents des lacs Huron, Ontario et Érié (la plus récente dans le lac Érié en 2018). Parmi les poissons qui ont été capturés, la plupart étaient infertiles ou « triploïdes ». Les poissons capturés s'étaient probablement échappés de zones où l'on utilisait des populations pour le contrôle des nuisances aquatiques, ou avaient été remis à l'eau vivants. Les carpes argentée et noire n’ont toujours pas été observées dans les Grands Lacs.

Récemment, il a été déterminé que les carpes de roseau juvéniles capturées dans la rivière Sandusky en Ohio, un affluent du lac Érié, provenaient d'une reproduction en milieu naturel. À ce jour, aucun signe n'indique qu’une population s’est établie dans les eaux canadiennes. La surveillance se poursuit.

Menaces physiques, écologiques et économiques

Video: Protéger les Grands Lacs contre la carpe asiatique

Vidéo : Protéger les Grands Lacs contre la carpe asiatique

Menace physique

Le premier danger physique provient principalement de la carpe argentée, qui a attiré de manière considérable l'attention du public sur les carpes asiatiques. Lorsqu'elle est perturbée par le bruit, comme celui du moteur d'un navire à proximité, la carpe argentée peut sauter en dehors de l'eau et parfois atteindre une hauteur de 3 mètres au-dessus de la surface. Un banc de carpes sautant hors de l'eau est un phénomène impressionnant; des vidéos en ligne montrant cette réaction sont d'ailleurs très populaires. Puisque la carpe argentée peut peser jusqu'à 40 kg, ce comportement peut présenter un grand danger pour toute personne à la surface d'une rivière ou d'un lac où se trouve ce poisson.

La carpe argentée et la carpe à grosse tête peuvent aussi endommager les engins et les filets de pêche en raison de leur taille importante, de la densité des bancs de poissons et de leur mouvement rigoureux. La population établie de carpes argentées dans le système de rivières du Mississippi et de l'Illinois constitue une menace pour la sécurité des plaisanciers.

Menace écologique

Les carpes asiatiques, plus particulièrement la carpe argentée et la carpe à grosse tête, ont supplantées les poissons indigènes du fleuve Mississippi ainsi que des lacs et des affluents du fleuve. Elles sont voraces, elles peuvent consommer de 5 % à 20 % de leur poids chaque jour, laissant ainsi beaucoup moins de plantes microscopiques et d'espèces animales (phytoplancton et zooplancton) pour les poissons indigènes.

La carpe de roseau consomme principalement des plantes aquatiques. En quête de nourriture, elle peut perturber le fond des lacs et des rivières et détruire des terres humides précieuses. Leur quête de nourriture augmente également l'opacité de l'eau, rendant ainsi la tâche plus difficile pour les autres poissons de trouver de la nourriture. La destruction et la perte de végétation aquatique éliminent les zones de protection dont les juvéniles des espèces indigènes ont besoin pour se cacher de leurs prédateurs et réduisent également le nombre de zones de frai disponibles.

Les carpes asiatiques sont aussi des reproducteurs prolifiques. Dans certaines régions, elles se sont établies et ont dominé les habitats, représentant jusqu'à 80 % de la biomasse. L'étendue de la perte de biodiversité pourrait fragiliser davantage l'ensemble de l'écosystème.

Une autre menace aux impacts encore inconnus concerne la possibilité d'introduction de nouvelles maladies et de nouveaux parasites par l'intermédiaire des carpes asiatiques. Leurs corps hébergent divers parasites, comme le ténia asiatique. Nous ne connaissons pas encore le risque que ces parasites pourraient poser pour les espèces de poissons indigènes.

Pour de plus amples renseignements sur la menace écologique, veuillez consulter l'évaluation binationale du risque de 2012 (SCCS docrech - 2011/114).

Menace socio-économique

Si les carpes asiatiques parvenaient à atteindre les Grands Lacs, elles pourraient avoir une incidence gigantesque sur les nombreuses activités qui s’y déroulent et industries qui s’y retrouvent. Une évaluation du risque de 2011 portant sur la possibilité que la carpe à grosse tête et la carpe argentée atteignent les Grands Lacs a déterminé que les activités les plus à risque de subir des effets néfastes sont les pêches commerciales, récréatives et de subsistance, la navigation de plaisance, l'observation de la faune et l'utilisation des plages et des rives.

Pour de plus amples renseignements sur la menace écologique, veuillez consulter:

Origine et mode d’arrivée au pays

Toutes les espèces connues sous le nom de carpes asiatiques (c.-à-d., la carpe de roseau, la carpe argentée, la carpe à grosse tête et la carpe noire) proviennent des principaux réseaux hydrographiques de la Chine et de la Russie. Ces réseaux hydrographiques, notamment la rivière des Perles, le fleuve Yangzi, le fleuve Min, le fleuve Amour et le fleuve Jaune, couvrent une importante portion géographique, soit du sud de la Russie jusqu'au nord du Vietnam, et comportent différents climats allant de subtropical à tempéré. Les systèmes climatiques nord-américains sont suffisamment semblables à ceux de cette grande étendue pour permettre aux carpes asiatiques de survivre et de se développer ici.

Au début des années 1970, des gestionnaires aquacoles du Sud des États-Unis ont importé ces espèces pour appuyer la lutte biologique contre les algues, les plantes et les escargots dans leurs étangs. Les inondations qui ont suivi dans ces régions ont permis aux espèces de s'échapper des étangs et d'accéder au réseau hydrographique du fleuve Mississippi par ses affluents. Dans cet habitat aquatique idéal sans aucun prédateur naturel, les carpes asiatiques ont pu se propager dans l'ensemble du réseau. En 20 ans, elles se sont répandues vers le Nord jusqu'à la rivière Illinois et ses affluents.

Méthodes de dispersion

Les carpes peuvent atteindre les Grands Lacs de deux façons : elles peuvent se propager seules ou être dispersées par des activités humaines.

Propagation

Pour se propager dans les Grands Lacs, les carpes asiatiques passeraient probablement par le système de voies navigables de la région de Chicago (CAWS), une série de canaux construits au début du XXe siècle qui connecte le bassin des Grands Lacs au bassin versant du Mississippi. Depuis la mise en place initiale, le CAWS est devenu une importante route de navigation où la circulation de barges entre les Grands Lacs et les cours d'eau intérieurs américains est constante. Ce point demeure le seul lien maritime permanent entre le fleuve Saint-Laurent et les bassins hydrographiques du Mississippi.

Bien qu'il n'existe qu'un seul lien permanent entre les deux bassins, il y a plusieurs canaux qui pourraient connecter les bassins. La plupart de ces secteurs ne risquent pas de permettre le passage de poissons, mais ils pourraient servir de passerelles pour d'autres espèces aquatiques envahissantes, comme des invertébrés ou des virus. Cependant, certains des secteurs préoccupants sont des zones à basse altitude, des marais, etc., comme Eagle Marsh en Illinois, qui peuvent relier temporairement deux bassins lors d'inondation, permettant ainsi aux poissons de se propager. Par le passé, des inondations ont déjà créé de tels liens.

Aux États-Unis, des mesures ont été prises afin de surveiller et de prévenir toute migration des carpes asiatiques vers le nord, dans le bassin des Grands Lacs. Les autorités responsables de la surveillance et du maintien des mesures de contrôle au CAWS croient que les carpes asiatiques n'ont pas encore atteint les Grands Lacs par ce chemin. Pour de plus amples renseignements concernant la défense du CAWS et les autres projets et plans en cours visant à contrôler la propagation des carpes asiatiques, veuillez consulter le site Web du Comité régional de coordination des carpes asiatiques (Asian Carp Regional Coordinating Committee).

Les troupes d’ingénieurs de l’armée américaine (US Army Corps of Engineers (USACE)) sont responsables de l'exploitation et du maintien des protections électriques du CAWS. Au début de l'année 2014, l'USACE a publié le Great Lakes Mississippi River Interbasin Study report, un rapport demandé en 2009. Ce document propose une vaste gamme d'options et de technologies que les représentants et les organismes américains pourraient utiliser afin de prévenir le déplacement d'espèces aquatiques envahissantes entre deux plans d'eau.

Activités humaines

Les activités humaines créent plusieurs routes possibles par lesquelles les carpes asiatiques pourraient accéder aux Grands Lacs (énumérés en ordre alphabétique) :

Remarque :

Tous les États américains bordant les Grands Lacs et l'Ontario possèdent des lois interdisant le transport, la possession ou la vente de carpes asiatiques vivantes.

Actions du gouvernement pour empêcher les Carpes Asiatiques de se disperser dans les Grands Lacs

Figure 1. Carte des sites utilisés par le MPO pour l'd'échantillonnage et la surveillance de la carpe asiatique dans les Grands Lacs. Les sites de détection précoce et de reconnaissance sont indiqués pour 2013. Les sites de détection précoce indiqués se trouvent sur les lacs Huron et Érié; ils comprennent les sites suivants : Mississagi, rivière Serpent, rivière Spanish, rivière Coldwater, rivière Nottawasaga, rivière Sauble, rivière Pine, rivière Maitland, rivière Bayfield, rivière Ausable, rivière Détroit, rivière Canard, rivière Ruscom, rivière Thames, ruisseau Cedar, baie Rondeau, ruisseau Jeannette, ruisseau Kettle, ruisseau Big Otter, baie Long Point, ruisseau Nanticoke et rivière Grant. Des sites de reconnaissance sont également indiqués sur le ruisseau Hog et la rivière Sturgeon.

La recherche de preuve témoignant de la présence des carpes asiatiques constitue une importante portion des efforts déployés par Pêches et Océans Canada dans la lutte de ces espèces envahissantes. En plus de la pêche électrique traditionnelle et des nouvelles techniques d'échantillonnage, les chercheurs américains et canadiens explorent à l'heure actuelle les résultats de l'échantillonnage de l'ADN environnemental (Programme de surveillance de l’ADN environnemental dans les Grands Lacs [en anglais seulement]) afin d'utiliser cette méthode dans le cadre de la surveillance des carpes asiatiques. Dans les eaux canadiennes, des biologistes du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario et de Pêches et Océans Canada collaborent étroitement pour recueillir de l'information et partager leurs découvertes. Le MPO et le MRNFO mettent également en place des activités d'intervention lorsqu'une carpe asiatique est repérée dans les eaux canadiennes. De concert avec la province de l'Ontario, le plan d'intervention du MPO assure une ligne de communication efficace entre les différents organismes concernés, une surveillance subséquente et de l'échantillonnage de l'ADN environnemental pour déterminer si le spécimen en question constitue un incident isolé ou un signe indicatif de l'établissement des carpes asiatiques.

Pour une description complète de la science et des techniques associées à l'ADN environnemental, veuillez consulter la page du Comité régional de coordination des carpes asiatiques (Asian Carp Regional Coordinating Committee).

Les efforts visant à empêcher les carpes asiatiques d'atteindre les Grands Lacs se divisent en deux volets : prévenir leur propagation et empêcher les gens de les amener ici.

Les efforts visant à empêcher les carpes asiatiques d'atteindre les Grands Lacs sont réalisés dans le cadre d'un partenariat exhaustif entre les organismes gouvernementaux et les organisations non gouvernementales. L'Asian Carp Regional Coordinating Committee (ACRCC) est le principal superviseur de ces activités. La plupart de ses membres sont des groupes d'État ou du gouvernement fédéral aux États-Unis. Pêches et Océans Canada, le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, et le ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec font partie de ces efforts conjoints cruciaux. Pour de plus amples renseignements sur les activités de l'ACRCC, veuillez consulter le dernier document sur le cadre de travail de l'organisation (en anglais seulement).

Depuis le début des années 2000, Pêches et Océans Canada a effectué des travaux considérables afin d'évaluer la probabilité que les carpes asiatiques atteignent les Grands Lacs. Le Ministère collabore également avec les organismes partenaires pour élaborer et améliorer les méthodes de surveillance et de contrôle. La carte suivante montre les sites de surveillance de Pêches et Océans Canada en 2013.

De plus, les scientifiques du Ministère étudient d'autres moyens de diriger le déplacement des poissons afin de mieux protéger ces chemins par lesquels les carpes asiatiques pourraient accéder aux Grands Lacs ou de contrôler leur propagation si elles réussissaient à les atteindre. Vous trouverez de plus amples renseignements au sujet des activités du Ministère ici.

Prévenir la propagation des carpes asiatiques

Les organismes d'État et du gouvernement fédéral des États-Unis gèrent les efforts concernant la prévention de la propagation des carpes asiatiques, car l'ensemble des chemins d'accès éventuels et des populations établies se trouvent en territoire américain. Les Canadiens peuvent être assurés que leurs voisins ont l'intention de maintenir ces efforts. À titre de co-intendant des Grands Lacs, les États-Unis partagent les mêmes préoccupations que nous advenant le cas où les carpes asiatiques réussissaient à s'établir dans le bassin du Saint-Laurent.

À l'heure actuelle, la principale protection mise en place sur le chemin que les carpes asiatiques sont le plus susceptibles d'utiliser consiste en une série de champs électromagnétiques dans le Chicago Area Waterway System (CAWS). Les champs créent chez le poisson un effet d'inconfort progressif à mesure qu'il s'approche de la zone, le forçant ainsi à rebrousser chemin. Les troupes d’ingénieurs de l’armée américaine (US Army Corps of Engineers, USACE) ont construit le premier générateur de champs afin de vérifier s'il pouvait bel et bien repousser les poissons, en 2002. Les chercheurs effectuant le suivi télémétrique des poissons adultes portant des radio-émetteurs près du canal ont fait état d'un taux de réussite de 100 %, jusqu'à maintenant. Depuis, l'USACE a installé deux autres générateurs afin de permettre aux opérateurs d’échelonner leur entretien. Un appel d'offres pour le remplacement permanent du générateur original temporaire est en cours.

Les chercheurs et politiciens se penchent toujours sur les autres façons d'empêcher les carpes de gagner du terrain. Par exemple, des ingénieurs vérifient l'efficacité de dispositifs tirant des jets d'eau à haute pression pour bloquer le passage des poissons. Parallèlement, des scientifiques effectuent des tests de phéromones pour voir s'ils peuvent attirer ou repousser des poissons de manière efficace. L'USACE entreprend également des plans visant à renouveler une berme et un barrage de poisson à Eagle Marsh, près de Fort Wayne, en Indiana, afin de prévenir le passage de poissons en cas d'inondation. Les chercheurs et les ingénieurs surveillent sans cesse les autres régions à basse altitude le long de la ligne de séparation entre les deux bassins versants. Le débat et la recherche se poursuivent au sujet de la possibilité de séparer de manière permanente les bassins du Mississippi et du Saint-Laurent en fermant le CAWS. Au début de l'année 2014, l'USACE a publié un rapport de son étude intitulée « Great Lakes Mississippi River Interbasin Study » (en anglais seulement), qui présente diverses options et technologies disponibles permettant de prévenir le déplacement des espèces aquatiques envahissantes d'un plan d'eau à l'autre.

Empêcher les gens de les amener ici

L'un des éléments les plus importants pour mettre fin au transport des carpes asiatiques à l'intérieur des eaux canadiennes est d'attirer l'attention du public sur des sources de renseignements comme celle-ci. Plus les gens seront sensibilisés aux dommages que pourrait causer l'établissement de ces poissons dans les Grands Lacs, plus ils voudront donner un coup de main afin de prévenir ce scénario. Pêches et Océans Canada continu de jouer un rôle important en matière de surveillance et de sensibilisation du public à l'aide de nombreux canaux de communication concernant les carpes asiatiques.

Depuis que les carpes asiatiques se sont propagées dans le bassin-versant du Mississippi, l'ensemble disparate des lois régissant l'importation, la vente ou le transport du poisson a progressivement évolué pour devenir une stratégie commune plus cohérente. Tous les États américains limitrophes des Grands Lacs et de l'Ontario ont rendu illégaux l'achat, la vente et la possession de carpes asiatiques vivantes.

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario inspecte les importateurs de poisson de consommation et surveille également les détaillants aux fins de conformité. Les agents de la conservation passent environ 2 000 heures par année à effectuer des inspections chez des dizaines de grossistes et d’importateurs qui œuvrent à partir de plus d'un millier d'endroits différents. En 2011 et 2012, par exemple, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario a intercepté six remorques de poissons vivants transportant plus de 13 000 kg de carpes asiatiques. Ces saisies ont donné lieu à plusieurs condamnations et à plus de 100 000 $ d'amendes. L'application des lois se poursuit.

L'Agence des services frontaliers du Canada joue un rôle important dans cette lutte, car elle surveille toutes les importations à la frontière. Ainsi, elle applique non seulement l'interdiction de l'Ontario visant l'importation de carpes asiatiques, mais également les règlements prévus par le Service canadien de la faune d'Environnement et Changement climatique Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments.

La Commission des pêcheries des Grands Lacs, une commission internationale établie en 1955 par la Convention sur les pêcheries des Grands Lacs du Canada et des États-Unis, cible également l’établissement de règlements plus clairs par rapport à ce qui constitue un poisson mort, puisqu'on a relevé des cas confirmés de poissons de consommation toujours en vie malgré le fait qu'ils étaient emballés dans de la glace. La Commission recommande que tous les États limitrophes des Grands Lacs et de l'Ontario adoptent des règles exigeant que les carpes asiatiques transportées aux fins alimentaires soient mortes et éviscérées. L'Ontario envisage présentement de tels changements dans sa Loi sur la protection du poisson et de la faune.

Que fait Pêches et Océans Canada pour empêcher les Carpes Asiatiques d'atteindre les eaux canadiennes?

Pêches et Océans Canada considère les espèces aquatiques envahissantes en général, et les carpes asiatiques tout particulièrement, comme l'une de ses plus grandes priorités. Ainsi, le MPO s'engage dans cette lutte via la science, le suivi et la surveillance, les politiques et l'économie ainsi que la sensibilisation et l'information.

Science

En 2004, Pêches et Océans Canada a publié le rapport « Évaluation du risque posé par la carpe d'Asie au Canada (SCCS docrech - 2004/103) ». Ce rapport examine les origines des carpes asiatiques, analyse l'habitat et les conditions climatiques permettant aux espèces de survivre et se reproduire, puis les compare aux conditions présentes dans les voies navigables canadiennes. Les auteurs du rapport ont montré que le risque d'arrivée et d'établissement de ces espèces dans les Grands Lacs variait de modéré à élevé, l’introduction étant plus susceptible de se produire d’abord dans le lac Érié dû à ses eaux chaudes peu profondes.

L'évaluation du risque de 2004 fut l'une des premières initiatives canadiennes visant à aborder cette menace émergente. Elle a d'ailleurs entraîné des modifications du contenu législatif. En se fondant sur les constatations du rapport, l'Ontario a interdit la vente ou la possession de carpes asiatiques.

En 2011, Pêches et Océans Canada a mené à terme l'« Évaluation du risque écologique posé par les carpes à grosse tête dans le bassin des Grands Lacs (SCCS AS - 2011/071) ». Ce document présente une répartition de tous les chemins possibles par lesquels les carpes asiatiques pourraient accéder aux Grands Lacs. Il comprend également une évaluation détaillée de leurs chances de survie à long terme une fois introduites. Ses auteurs voulaient que ce document offre des avis défendables du point de vue scientifique pour les décideurs. Un élément clé relevé dans le document est qu'il y a un risque variant de modéré à élevé que la totalité du système soit infiltrée puis dominée par la carpe à grosse tête d'ici 20 ans, et ce, si aussi peu que dix couples reproducteurs de carpe à grosse tête ou de carpe argentée atteignaient l'un des Grands Lacs.

En 2017, Pêches et Océans Canada a dirigé l'Évaluation binationale du risque écologique posé par la carpe de roseau dans le bassin des Grands Lacs (hyperlien vers le rapport du Secrétariat canadien de consultation scientifique [SCCS]). Ce document décrit le risque écologique pour le bassin des Grands Lacs et fournit des avis utiles, défendables sur le plan scientifique quant aux mesures de prévention, de surveillance, de détection précoce et de gestion en cours ou qui pourraient être adoptées.

En plus de ces évaluations du risque et de la surveillance continue, le MPO effectue de la recherche qui pourrait aider à contrôler le déplacement des populations des carpes asiatiques. Un projet en cours au Centre canadien des eaux intérieures de Burlington, en Ontario, utilisera des poissons portant des radio-émetteurs afin de permettre aux scientifiques d'observer à l'aide d'un modèle 3D en temps réel la façon dont les poissons réagissent aux barrières de bulles et de sons. Si cette initiative est fructueuse, ce type de barrière pourrait renforcer les générateurs de champs électriques employés à l'heure actuelle afin de protéger le « Chicago Area Waterway System » et pourrait mener à la création de barrières portatives que l'on pourrait déployer à certains endroits pour protéger des rivières ou d'autres cours d'eau en période du frai.

Aussi, les chercheurs du MPO se penchent toujours sur les modèles de dispersion des carpes asiatiques, advenant leur introduction dans les Grands Lacs. Cette étude des déplacements vise précisément le canal Welland, qui relie le lac Ontario et le lac Érié, ainsi que la rivière Sainte-Marie, qui rejoint le lac Huron et le lac Supérieur. Ces deux rivières constituent des chemins par lesquels des espèces aquatiques envahissantes se sont propagées. Les scientifiques suivent à l'aide de radio-émetteurs des poissons de taille et de capacité natatoire différentes dans ces cours d'eau afin de mieux comprendre la façon dont ils se dispersent.

Suivi et surveillance

Pêches et Océans Canada surveille activement les eaux canadiennes à proximité des points d'arrivée les plus probables afin de détecter tout signe de présence de carpe asiatique à l'aide de différentes techniques, comme l'échantillonnage de l'ADN environnemental, la pêche au filet et la pêche électrique. La carte (voir précédemment) relève les sites de surveillance en 2013.

La fédération des pêcheurs et des chasseurs de l'Ontario (Ontario Federation of Anglers and Hunters) assure le fonctionnement d'une ligne d'urgence concernant les espèces envahissantes, offrant ainsi au public une façon utile de contribuer à la protection contre les carpes asiatiques. Toute personne qui trouve ou pêche dans les eaux canadiennes un poisson qui pourrait être une carpe asiatique est invitée à le signaler immédiatement en appelant au 1-800-563-7711 ou sur Internet « Report a Sighting » (en anglais seulement).

D'autres partenaires et organismes canadiens collaborent avec Pêches et Océans Canada en vue d'atténuer le risque d'une invasion de carpes asiatiques, notamment l'Agence des services frontaliers du Canada, Environnement et Changement climatique Canada, la Commission des pêcheries des Grands Lacs et le Centre des espèces envahissantes. Pêches et Océans Canada collabore aussi avec le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, qui appuie directement les efforts de prévention par l'entremise des lois provinciales, de la recherche scientifique et de la gestion des pêches.

Analyse socio-économique

Le rapport de l'évaluation du risque de 2004 publié par Pêches et Océans Canada visait à prodiguer des conseils et à orienter les décideurs par rapport à la façon de réagir contre la menace de l'invasion des Grands Lacs par des carpes asiatiques. L'Ontario a réagi en adoptant des lois qui interdisent la vente, la possession ou le transport de chacune des espèces de carpes asiatiques.

Un rapport complet sur les répercussions socio-économiques sera disponible sous peu.

Sensibilisation et information

Pêches et Océans Canada a pour politique d'alerter le public lorsque des spécimens de carpe asiatique sont capturés dans les Grands Lacs. Cette politique permet de tenir les parties intéressées au courant de la situation actuelle à propos des carpes asiatique et aide à sensibiliser le grand public au sujet du risque d'une telle invasion. À ce jour, le public s'est montré réceptif à l'information et a fait part de son soutien envers la réaction du Ministère et du financement continu pour appuyer cette lutte.

Puisque les carpes asiatiques sont considérées comme des poissons comestibles traditionnels en Chine et dans d'autres parties d'Asie, le Ministère cherche des manières précises d'informer les collectivités d'immigrants du Canada par rapport au danger potentiel que représente une invasion. Le Ministère voudrait également renforcer ses efforts de sensibilisation au sein des collectivités autochtones, qui seraient aux prises avec un déclin de la pêche de subsistance et une incidence culturelle considérable si les carpes asiatiques parvenaient à s'établir dans les Grands Lacs.

Pêches et Océans Canada poursuit son travail avec les parties intéressées et l'industrie afin de les informer et de les conseiller au sujet des pratiques exemplaires à suivre par rapport aux carpes asiatiques.

Ce que vous pouvez faire pour prévenir la dispersion des Carpes Asiatiques

Faites passer le mot, pas le poisson!

Une des façons les plus efficaces pour vous d'appuyer ces efforts cruciaux consiste tout simplement à partager les informations concernant les carpes asiatiques avec vos amis, votre famille et vos collègues. Plus il y aura de gens qui comprendront les coûts et les dangers associés à une éventuelle invasion, plus ces gens seront motivés à agir afin de protéger les eaux canadiennes de cette menace.

Si vous êtes un plaisancier ou un pêcheur, assurez-vous que vos activités ne constituent pas un vecteur de propagation pour des plantes, des poissons ou des animaux envahissants par l'intermédiaire de la cale de votre embarcation ou de vos sceaux d'appâts. De nombreux quais publics offrent des renseignements aux plaisanciers et aux autres voyageurs à propos des espèces envahissantes et des préoccupations particulières de l'endroit. Cependant, tous doivent être vigilants.

Si vous ou quelqu'un que vous connaissez faites le commerce de poissons vivants, que ce soit à des fins alimentaires ou comme animaux domestiques, assurez-vous de respecter l'ensemble des lois régissant les espèces interdites et demandez l'aide d'un expert si vous avez des questions concernant l'identification d'un poisson en particulier.

Si vous voyez ou capturez un poisson dans des eaux canadiennes qui pourrait à votre avis être une carpe asiatique, appelez la ligne d'urgence concernant les espèces envahissantes au 1-800-563-7711, ou signalez-le en ligne ici, eddmaps.org/Ontario. (en anglais seulement).

Pour plus d’information

Les sites Web suivants contiennent une vaste sélection de matériel de recherche et de rapports ministériels au sujet des carpes asiatiques et des efforts en vue de contrôler leur propagation :

Canada

International

Pour plus d’information

References

Date de modification :