Sélection de la langue

Recherche

Cadre de collaboration pour les activités de recherche et de surveillance conjointes du MPO et de la NOAA liées à l’acidification des océans

Table des matières

2.0 Surveillance

2.1 Surveillance intégrée

Le MPO et la NOAA reconnaissent les avantages de la coordination des efforts de surveillance, surtout l’élaboration d’un projet de surveillance intégrée entre eux et en partenariat avec les collègues des universités. Un exemple de la façon d’atteindre cet objectif est d’assurer une meilleure coordination des expéditions de surveillance, sur le plan individuel et entre les deux organismes. Le MPO et la NOAA pourraient également coordonner les efforts de surveillance statique (surveillance par des capteurs fixés à des structures), y compris le partage d’équipement, de protocoles et la communication de données, comme indiqué dans le PE de la NOAA et d’ECCC. Un exemple de coordination de la surveillance (de gouvernement à gouvernement et avec les collègues des universités) est la East Coast OA Cruise (expédition de surveillance de l’acidification des océans sur la côte est), financée par la NOAA, mais dirigée par des chercheurs principaux de l’University of New Hampshire. Des collègues des universités canadiennes ont également participé à cette expédition en 2015.

Une approche complémentaire est de renforcer la coordination en Amérique du Nord par la création d’un réseau régional nord-américain du GOA-ON. Les chercheurs principaux de la NOAA travaillent actuellement avec des collaborateurs au Canada et au Mexique pour créer un réseau régional nord-américain du GOA-ON. Ce réseau n’empêchera pas la collaboration directe entre la NOAA et le MPO, mais il représente une autre occasion de partager les approches.

Le MPO et la NOAA aimeraient continuer à augmenter la collecte de données océanographiques sur les expéditions de pêche, lesquelles seraient utiles pour la surveillance de l’acidification des océans, et intégrer ces données dans l’évaluation des stocks. Cela pourrait se faire en ajoutant l’échantillonnage de l’eau aux activités de surveillance qui se déroulent déjà dans les expéditions de pêche. Il est aussi important de déployer plus d’efforts de surveillance durant les croisières océanographiques pour inclure les paramètres qui s’appliquent aux organismes biologiques. Ceci pourrait améliorer la compréhension des environnements où vivent les espèces d’intérêt et éclairer l’expérimentation en laboratoire pertinente sur le plan biologique pour des scénarios de projection. En plus de la collecte des données, il serait nécessaire de déterminer l’analyse des pratiques exemplaires pour expliciter les connexions entre le changement dans la chimie des carbonates et les effets biologiques.

Les collectivités côtières fournissent une importante source de données et devraient être incluses dans les efforts de surveillance de l’acidification des océans. Le MPO et la NOAA sont d’accord qu’il est important de discuter des effets possibles des changements climatiques et de travailler avec les intervenants afin de mieux gérer les océans dans la mesure du possible. Pour y parvenir, on pourrait appuyer des programmes de surveillance communautaires et faire participer les industries de l’aquaculture et des pêches qui ont une vaste couverture côtière. Ceci pourrait consister à installer des bouées de surveillance dans des zones d’importance commerciale.

La surveillance conjointe des croisières océanographiques du MPO et de la NOAA sera coordonnée pour étendre la couverture spatiale, augmenter la résolution spatiale et améliorer la couverture saisonnière à des fins de comparaison et de reproductibilité. Dans la mesure du possible, le MPO et la NOAA coordonneront les expéditions afin d’étendre la couverture des transects de surveillance entre les eaux canadiennes et américaines et d’améliorer l’analyse des séries chronologiques et des tendances. Une partie importante de cette coordination consiste à communiquer quand et où les expéditions doivent se dérouler et quels paramètres doivent être échantillonnés dans le cas où l’un des deux organismes souhaiterait y participer et serait en mesure de le faire. Cette coordination exigera une approche stratégique afin de maximiser les possibilités et la mise en commun de l’expertise avec la planification continue, puisque les expéditions sont souvent organisées plusieurs années à l’avance.

2.2 Régions prioritaires

Certaines régions figurent au premier rang des priorités du MPO et de la NOAA pour la surveillance de l’acidification des océans et elles continueront à l’être au cours des prochaines années. La coordination de la surveillance est particulièrement importante dans ces régions. L’un des moyens d’assurer cette coordination est de développer la collaboration entre les centres régionaux dans les zones prioritaires de l’Arctique, de l’Atlantique Nord-Ouest, du Pacifique Nord-Est (y compris le golfe d’Alaska) et les zones à risque réputées pour l’acidification (comme le Pacifique). Les Grands Lacs représentent une autre région maritime où les deux pays ont des intérêts communs. Ces régions représentent des zones susceptibles d’avoir une valeur commerciale exceptionnelle ou d’être particulièrement vulnérables aux conditions changeantes associées à l’acidification des océans. En particulier, il y a un besoin de plus de surveillance à l’année, de surveillance des zones littorales et de surveillance du milieu benthique dans les zones côtières qui sont associées aux activités importantes des pêches et de l’aquaculture. Cette surveillance permettra d’améliorer la compréhension des risques que les changements climatiques et l’acidification des océans posent aux ressources précieuses, et permettra d’aider à appuyer les collectivités côtières qui dépendent de ces ressources.

L’océan Arctique est particulièrement vulnérable à l’acidification des océans à cause de la basse température qui fait augmenter l’absorption du dioxyde de carbone et baisser la saturation en carbonates. Ainsi, le pH et la concentration des ions carbonates (CO32-) sont beaucoup plus bas que dans les autres océans. L’Arctique est une priorité pour le MPO et la NOAA, mais la surveillance dans cette zone représente un défi, en raison de l’étendue vaste et complexe à couvrir et des conditions dangereuses, comme la présence de glace de mer qui rend l’accès difficile. Des scientifiques du MPO et de la NOAA participent à une version préliminaire du plan scientifique pour le relevé synoptique de l’Arctique, une initiative qui sera lancée en 2020-2021, lequel mobilisera plusieurs pays et navires de recherche en vue de générer un ensemble de données exhaustives qui permettront d’aboutir à une caractérisation complète de l’hydrographie et de la circulation de l’eau, de l’absorption du carbone et de l’acidification de l’océan, de la répartition des traceurs et de la pollution, ainsi que du fonctionnement et de la productivité des organismes et des écosystèmes dans l’océan Arctique.

Une autre initiative qui pourrait bénéficier d’une collaboration accrue est le projet d’observation continue de l’océan Arctique et de géologie marine dirigé par la NOAA dans la mer des Tchouktches. L’objectif de ce projet est d’établir géographiquement des transects définis où plusieurs organismes peuvent collecter des données précises prédéterminées. Les renseignements recueillis dans les zones d’observation seront communiqués au public et à tous les participants. La compréhension des effets de l’acidification des océans sur l’écosystème sera approfondie grâce à ce projet.

Une priorité commune du MPO et de la NOAA est leur intérêt à surveiller l’océan Atlantique en mettant l’accent sur la différence entre les régions océanographiques nord et sud de l’Atlantique Nord-Ouest. L’océan Atlantique Nord-Ouest est l’endroit où les débarquements de pêches sont les plus élevés, mais la région est sous-étudiée et les connaissances comportent des lacunes. En particulier, on en sait peu sur les conditions et les effets dans les eaux intermédiaires. Les eaux intermédiaires comprennent toute masse d’eau située à un niveau intermédiaire de profondeur dans l’océan au-dessous des eaux peu profondes et au-dessus des eaux plus profondes. La NOAA a déjà équipé des navires d’instruments pour collecter les paramètres pertinents à l’acidification des océans dans l’Atlantique Nord-Ouest. Les données recueillies lors de ces expéditions sont mises à la disposition de tous. Dans l’avenir, le MPO et la NOAA pourraient mieux coordonner ces expéditions afin de déterminer les besoins communs et collecter les données pertinentes.

Dans la mesure du possible, le MPO et la NOAA privilégieront la surveillance dans les zones de protection marine et dans les sanctuaires marins nationaux. Ces zones sont des sites sentinelles potentiels pour la surveillance des changements à long terme liés à l’acidification des océans. Le MPO participe actuellement à la surveillance dans les zones de protection marine et dans les sanctuaires marins nationaux et développe un réseau plus large des zones qui a été proposé. La NOAA envisage de faire ce même genre de surveillance dans les zones de protection marine et dans les sanctuaires marins de la côte du Nord-Ouest des États-Unis (Olympic Coast). Il serait avantageux de travailler ensemble pour déterminer la façon de procéder à la surveillance dans un site sentinelle.

2.3 Indicateurs biologiques

Un indicateur biologique est toute espèce biologique ou tout groupe d’espèces dont la fonction, la population ou l’état peut révéler l’état qualitatif de l’environnement. Le MPO et la NOAA sont d’accord qu’au moment de déterminer les indicateurs biologiques, les espèces d’importance commerciale, les espèces en péril (en voie de disparition) et les espèces proies essentielles seront privilégiées. Quelques paramètres des taxons des indicateurs biologiques qui ont fait l’objet d’une discussion comprennent la survie, la biomasse ou la population, la répartition spatiale, la productivité du plancton et le rapport entre les organismes calcificateurs et non calcificateurs. Il est aussi important d’évaluer les effets de l’acidification sur les producteurs primaires, car ces derniers constituent la base des réseaux trophiques marins, et de déterminer la capacité de l’écosystème à soutenir une pêche commerciale. Même si nous avons besoin d’autres renseignements, les bivalves peuvent représenter un indicateur biologique potentiel, car ils sont sessiles, ils sont des organismes visés par les pêches et l’aquaculture à l’échelle internationale, ont été utilisés depuis des décennies dans les évaluations de la qualité de l’eau, sont réputés être sensibles à l’acidification des océans et vivent sur les côtes atlantiques et pacifiques. Une fois les indicateurs biologiques déterminés, ceux-ci pourraient être intégrés aux expéditions de pêche de routine et aux mesures de gestion. Les réseaux mondiaux (p. ex. le Réseau mondial d’observation de l’acidification des océans [GOA-ON]) en sont à déterminer des indicateurs biologiques adaptés qui pourraient être utilisés ou modifiés pour les activités de recherche du MPO et de la NOAA.

Date de modification :