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Thèmes de recherche - Dynamique des populations

dynamique des populations est l'étude de la taille des populations et des facteurs qui ont un effet sur l'abondance des animaux. Ces facteurs comprennent l'âge à la maturité, les taux de reproduction et de mortalité selon l'âge ainsi que les niveaux d'immigration ou d'émigration. Les chercheurs examinent également les facteurs qui peuvent avoir une incidence sur certains paramètres des populations tels que l'apport énergétique ou la maladie.

Phoque du Groenland (Pagophilus groenlandicus)

Le phoque du Groenland est l'espèce de phoques la plus abondante dans l'Atlantique Nord Ouest, avec une population estimée à 5,9 millions d'individus en 2004.

La population de phoques du Groenland est suivie à l'aide d'une combinaison de relevés aériens, qui nous permettent de déterminer combien de jeunes sont nés en une année, et d'échantillonnages de phoques capturés par des chasseurs, lesquels nous renseignent sur l'âge à la maturité et les taux de reproduction selon l'âge. Il est possible ensuite, à l'aide d'un modèle de la population, de déterminer la taille de la population totale. Pour ce faire, on calcule combien il faudrait d'adultes dans une population pour produire le nombre de jeunes comptés lors des relevés en fonction des taux de reproduction établis à partir du programme d'échantillonnage. Le modèle apporte aussi des ajustements en fonction du taux de mortalité des adultes afin que le nombre de jeunes observés corresponde à la population modélisée.

En plus des données sur le nombre de jeunes et les paramètres de reproduction, le modèle utilise entre autres des données sur les déplacements de la population dérivées des prises fortuites de l'industrie des pêches ainsi que sur le nombre d'individus prélevés par les chasseurs commerciaux et de subsistance. Le modèle utilise également un facteur de correction pour les animaux que les chasseurs des phoques ont pu blesser ou tuer, mais qui n'ont pas été récupérés ou rapportés.

Phoque Gris (Halichoerus grypus)

Le phoque gris est un gros mammifère pouvant peser jusqu'à 230 kg pour les femelles et 350 kg pour les mâles. Dans l'Atlantique Nord Ouest, on les trouve dans le golfe du Saint Laurent et le long de la côte nord américaine, de la pointe nord du Labrador jusqu'aux États de la Nouvelle Angleterre. Des années 1970 jusqu'en 1994, la population de phoques gris est passée d'environ 20 000 à 154 000 individus.

Les changements dans la population de phoques gris ont été modélisés à l'aide de méthodes semblables à celles employées pour la population de phoques du Groenland. Les données sur la taille de la population proviennent des relevés aériens effectués pour recenser les jeunes, des comptes totaux de jeunes dans une colonie ou d'expériences de marquage et de recapture. Les données sur les taux de reproduction et de mortalité proviennent quant à elles de multiples observations d'animaux marqués.

Béluga du Saint-Laurent (Delphinapterus leucas)

Le béluga a une répartition circumpolaire arctique. Il s'agit d'un cétacé à dents (odontocète) de taille moyenne qui, à l'âge adulte, mesure 350 cm et pèse jusqu'à 500-600 kg. L'accouplement se produirait pendant l'hiver ou au début du printemps. Les jeunes naissent au terme d'une période de gestation de 14 mois et la lactation dure environ 18 mois. Les jeunes passent de 2 à 3 ans avec leur mère. La population de l'estuaire du Saint-Laurent se trouve à la limite méridionale de l'aire de répartition de l'espèce. La population a été ajoutée à la liste d'espèces menacées de la Loi sur les espèces en péril (LEP). L'abondance du béluga dans l'estuaire du Saint-Laurent a été modélisée à l'aide de relevés aériens qui fournissent également des renseignements sur la proportion de jeunes dans la population. Un programme de surveillance des carcasses assure un suivi de la structure d'âge et du sexe des animaux récupérés.

Bien que la population de bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent ait considérablement diminué en raison de la chasse, elle était stable ou en légère croissance depuis la fin de la chasse dans les années 1960 et s'élevait à environ 1 000 individus au début des années 2000. Cependant, la population a diminué depuis, possiblement jusqu'aussi peu que 889 individus en 2012. On pense que ce déclin est en grande partie du à une réduction du recrutement, ce qui signifie qu'il y a eu une diminution du nombre de naissances et/ou une augmentation de la mortalité des veaux avant qu'ils aient atteint leur maturité. On considère que plusieurs facteurs ont contribué à ce déclin, y compris le dérangement, les changements des conditions écosystémiques et les contaminants. Reportez-vous à l'avis scientifique 2013/076 (SCCS AS - 2013/076) pour de plus amples de renseignements.

Béluga du Nunavik

Les bélugas effectuent des migrations saisonnières. Au Nunavik, ils passent l'été dans trois zones: l'ouest et l'est de la baie d'Hudson, ainsi que la baie d'Ungava. En hiver, ces stocks se trouvent dans le détroit d'Hudson, la baie d'Ungava et la mer du Labrador. Au cours de la période durant laquelle les jeunes restent auprès de leur mère, qui dure de deux à trois ans, les jeunes bélugas apprennent les routes migratoires. Une fois ce patron migratoire saisonnier appris, il semble que le béluga s'en écarte rarement. Par conséquent, bien que les analyses génétiques indiquent que la plupart des bélugas dans la baie d'Hudson appartiennent à la même population reproductrice, ils sont fidèles à des zones de regroupement précises pendant l'été. Cela a des implications importantes pour la gestion et la conservation de la population, puisque qu'il est peu probable que la perte d'animaux provenant d'une aire d'estivage ou d'une voie de migration soit compensée par d'autres individus.

Des renseignements sur la taille de la population ont été obtenus à partir de relevés aériens de transepts linéaires élaborés afin de compter le nombre de bélugas à la surface. Ces chiffres ont ensuite été corrigés pour tenir compte de la proportion d'animaux submergés. Les chasseurs fournissent des échantillons de peau des animaux qu'ils ont collectés dans le cadre de leur chasse de subsistance. L'ADN est extrait de cet échantillon de peau et il est alors possible de déterminer si l'animal appartient au groupe de l'ouest ou de l'est de la baie d'Hudson.

La taille de la population dans chacune de ces aires d'estivage a été estimée à environ 57 000 individus dans l'ouest de la baie d'Hudson, à environ 3 400 individus dans l'est de la baie d'Hudson, à environ 15 000 individus dans la baie James et à moins de 100 individus dans la baie d'Ungava. Consultez l'avis scientifique 2014/005 (SCCS AS - 2014/005) pour de plus amples renseignements.

Baleine boréale (Balaena mysticetus)

La baleine boréale a aussi une répartition circumpolaire arctique. Il s'agit d'un grand cétacé à fanons (mysticète) pouvant atteindre une longueur de 20 m et un poids de 75 tonnes. Deux populations, séparées par des barrières physiques (terre et glace infranchissable), sont reconnues dans l'Arctique canadien. La population de Béring-Tchouktches-Beaufort passe l'été dans la mer de Beaufort, le long des côtes sud et ouest de l'île Banks et à l'ouest de la péninsule de Tuktoyaktuk, ainsi que dans le golfe d'Amundsen. En hiver, la population est répartie dans l'ouest et le centre de la mer de Béring (renseignements supplémentaires disponibles ici). La population de l'est du Canada et de l'ouest du Groenland passe l'été dans l'ouest de la baie de Baffin, dans l'Extrême-Arctique canadien, dans le nord du bassin Foxe et dans le nord-ouest de la baie d'Hudson. L'hivernage a lieu dans des zones où la banquise n'est pas consolidée, comme le nord de la baie d'Hudson, le détroit d'Hudson, le centre du détroit de Davis, le sud de la baie de Baffin et au large de la côte ouest du Groenland (consulter la page sur les espèces en péril pour de plus amples renseignements). Au cours des dernières années, la réduction des glaces estivales a donné lieu à la suppression d'une barrière et certains animaux du groupe de baleines boréales de l'est ont migré plus à l'ouest que ce qui avait été observé auparavant, dans des eaux normalement considérées comme étant occupées par le stock de baleines boréales de l'ouest.

En Amérique du Nord, la baleine boréale constitue un exemple de réussite en matière de conservation. Les deux populations ont été chassées intensément au cours de la chasse commerciale à la baleine (débutée en 1530, mais surtout entre 1719 et 1915) et elles ont nettement diminué. Dans toute l'aire de répartition de l'espèce, seuls 15% de l'abondance prévalent avant la chasse subsistait en 1991. Une grande partie de la chasse commerciale a pris fin en 1915, bien que certaines activités aient été poursuivies jusqu'en 1951. En 1979, un moratoire a été imposé sur la chasse de subsistance pratiquée par les Inuits. En 2001, la population de Béring-Tchouktches-Beaufort a été estimée à 10 400 individus. Cela représente un rétablissement important, étant donné que ce stock avait été estimé à 7 500 animaux en 1991, comparativement à 14 000 à 20 000 individus avant la chasse commerciale. L'abondance de la population de l'est de l'Arctique avant le début de la chasse est estimée à au moins 12 300 animaux et ce chiffre aurait diminué considérablement, possiblement jusqu'à atteindre quelques centaines d'individus en 1915. Les observations faites par les Inuits ont indiqué que le nombre de baleines boréales avait augmenté au cours des 50 dernières années. Les relevés aériens effectués en 2013 ont indiqué que la population de l'est s'élevait à environ 6 700 animaux. Les chasses de subsistance ont repris en 1996.

Narval (Monodon monoceros)

Les narvals sont des baleines de taille moyenne pouvant peser jusqu'à 1 600 kg et mesurer jusqu'à 5,5 m. Les mâles (et une petite proportion des femelles) possèdent une défense, une canine dépassant de la mâchoire supérieure qui pousse en spirale tout au long de la vie de l'animal. Leur répartition s'étend dans l'ensemble des eaux arctiques canadiennes, de la Russie et du Groenland.

Trois populations de narvals sont identifiées dans l'Arctique. La population de la baie de Baffin a été estimée à environ 170 000 animaux en 2013. Cette population passe l'été dans les baies et les fjords de l'Extrême-Arctique canadien et de l'ouest du Groenland, alors qu'elle hiverne dans le sud de la baie de Baffin et le nord du détroit de Davis. Les narvals s'alimentent dans leur aire d'hivernage, et les contenus stomacaux ainsi que les patrons de plongée semblent indiquer que le flétan du Groenland représente une composante importante du régime alimentaire hivernal des narvals de la baie de Baffin. Aux prises avec un intérêt croissant à l'égard du stock de flétans du sud du Groenland, Pêches et Océans Canada a élaboré une politique en 1998 afin de limiter l'effort de pêche dans une partie importante du secteur sud de l'aire d'hivernage des narvals dans le but de protéger leurs ressources alimentaires (rapport complet disponible ici).

La population du nord de la baie d'Hudson a été estimée à environ 12 500 animaux en 2011. Sa répartition estivale est concentrée dans Repulse Bay, le passage de Lyon, l'ouest du détroit de Foxe et les eaux qui entourent l'île Southampton. La plupart de ces narvals hivernent dans l'est du détroit d'Hudson, tandis que certains animaux migrent vers le sud vers des chenaux d'eau libre ou des polynies dans la baie d'Hudson.

La population de l'est du Groenland, estimée à environ 6 400 individus en 2008, est la troisième population. Son aire de répartition estivale s'étend dans l'océan Arctique, du nord de la mer du Groenland à la mer de Sibérie orientale. Cette population passe l'hiver dans l'est du Groenland et dans l'ouest de l'Islande.

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