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Document de recherche 2007/063

Évaluation des risques posés par deux tuniciers solitaires et trois tuniciers coloniaux dans les eaux canadiennes de l’Atlantique et du Pacifique

Par Therriault, T.W. et L.-M. Herborg

Résumé

Les tuniciers non indigènes constituent maintenant un problème mondial, surtout pour l’industrie aquacole. L’invasion par certaines de ces espèces remonte à plusieurs décennies, tandis que pour d’autres, elle est plus récente. Afin de déterminer le risque potentiel posé par ces espèces de tuniciers non indigènes dans les eaux canadiennes, sur les côtes aussi bien de l’Atlantique que du Pacifique, une évaluation du risque officielle a été entreprise. Elle visait deux tuniciers solitaires, soit l’ascidie plissée, Styela clava, et l’ascidie jaune, Ciona intestinalis, et trois tuniciers coloniaux, le botrylle étoilé, Botryllus schlosseri, le botrylloïde violet, Bottryloides violaceus,et l’espèce Didemnum. Quelle que soit l’espèce, la plupart des tuniciers s’introduisent un peu partout dans le monde sous forme de salissure sur les coques de bateaux ou dans le cadre d’activités liées à l’aquaculture, ce qui porte à croire qu’ils sont de bons voyageurs ’opportunistes’. Trois de ces espèces existent déjà dans les eaux canadiennes sur les deux côtes, le botrylle étoilé, le botrylloïde violet et l’ascidie plissée), tandis que l’ascidie jaune est présente sur la côte canadienne de l’Atlantique et Didemnum, sur la côte canadienne du Pacifique. Leur propagation au Canada suscite des préoccupations considérables en raison de leurs répercussions écologiques et génétiques possibles. Les caractéristiques de leur cycle biologique écartent la possibilité de dispersion naturelle sur de longues distances ou de dispersion par l’eau de ballast, mais il existe un certain nombre d’autres vecteurs, notamment le mouvement des petits bateaux ou des bateaux de plaisance. L’invraisemblance d’une dispersion naturelle sur de longues distances, compte tenu de la brièveté du stade larvaire, fait en sorte qu’une bonne gestion des vecteurs de transport d’origine humaine pourrait effectivement limiter la dispersion future de ces tuniciers.

Le ministère des Pêches et des Océans du Canada a procédé à une évaluation du risque nationale qui comportait un atelier d’examen par des pairs, afin de déterminer le risque potentiel posé par les tuniciers non indigènes au Canada. L’exercice comprenait une évaluation du risque d’arrivée, de survie, de reproduction et de propagation de chaque espèce, ainsi de leurs pathogènes, parasites et compagnons de route (p. ex. d’autres espèces envahissantes), le cas échéant. Ces composantes ont été évaluées au cours d’un atelier d’experts au moyen des meilleures données disponibles sur leur biologie, les vecteurs potentiels d’introduction et les répercussions sur leurs aires indigène et d’introduction. L’évaluation a permis de conclure que ces tuniciers non indigènes posaient un risque écologique élevé sur les deux côtes, à l’exception de C. intestinalis dont le risque écologique sur la côte du Pacifique est jugé modéré. Le risque génétique est modéré dans le cas de chaque espèce sur les deux côtes. En ce qui concerne les pathogènes, les parasites et les compagnons de route, les risques écologique et génétique sont faibles pour chaque espèce coloniale. Puisque C. intestinalis peut abriter des parasites amibiens susceptibles d’avoir des conséquences sur les stocks de saumon indigènes et d’élevage, le risque écologique a été jugé modéré. Quant au risque écologique posé par les compagnons de route de S. clava, il est élevé car ils incluent les tuniciers coloniaux. Toutefois, puisqu’on dispose de peu de connaissances sur les nombreux pathogènes, parasites et compagnons de route potentiels de ces espèces de tuniciers, l’incertitude qui subsiste est considérable.

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