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Document de recherche 2006/001

Évaluation du stock et de la pêche de la crevette de l’est du plateau néo-écossais en 2005 et perspectives pour 2006

Par Koeller, P., M. Covey et M. King

Résumé

L’augmentation continue de la biomasse prévue l’année dernière ne s’est pas concrétisée, à cause de la croissance lente imprévue, due à la densité, et soit à une estimation inexacte ou à un taux de mortalité plus élevé de la forte classe d’âge de 2001. Toutefois, l’indice de la biomasse totale du relevé MPO-industrie de 2005 demeure le deuxième plus élevé de la série chronologique de 11 ans, légèrement en baisse par rapport au sommet de l’année précédente. La biomasse continue d’être concentrée principalement dans la partie hauturière de la ZPC 14 (c. à d. la strate 14 du relevé ou la fosse de Misaine). La biomasse génitrice (femelles) a aussi diminué par rapport à 2004, mais elle n’en restait pas moins la deuxième plus élevée à ce jour. L’effectif de la classe d’âge de 2001, en 2005, continue d’être le plus fort jamais enregistrée à l’âge 4 (~ 4 fois la moyenne). Compte tenu de l’effectif exceptionnel continu de cette classe d’âge depuis son apparition en 2002 dans les échantillons prélevés à l’aide d’un sac attaché au ventre du chalut, son taux de croissance lent semble vouloir se maintenir; par conséquent, cette classe d’âge ne sera probablement pas entièrement recrutée au sein de la population de femelles pour la pêche de 2006, ou bien le changement de sexe pourrait être retardé d’un an. Elle devrait pouvoir soutenir le TAC élevé en vigueur en 2005 pendant plusieurs années encore. Cependant, les préoccupations relatives à la surpêche du potentiel de croissance subsistent, de sorte qu’il ne semble pas souhaitable de hausser le TAC au delà de celui de 2005. Les classes d’âge de 2002 à 2004 sont plus faibles. On s’attend donc à une diminution de la biomasse après le recrutement de la classe d’âge de 2001 au sein de la population. Il s’est produit une situation semblable au moment de la pointe de recrutement de 1994-1995; on pourrait y voir l’établissement d’une dynamique cyclique de la population souvent observée dans les pêches de la crevette bien établies. Une telle tendance pourrait indiquer une baisse de la stabilité, soulignant d’autant la nécessité de continuer à bien surveiller l’information et d’adopter une approche prudente pour la gestion de cette pêche.

Les prises commerciales ont été les plus élevées jamais enregistrées, en 2005, à cause de la difficulté d’éviter la classe d’âge de 2001. Après avoir réorienté une grande partie de l’effort de pêche (60 %) vers la fosse de Louisbourg (ZPC 13) où la biomasse et le nombre étaient favorables, en 2005, l’effort et les prises ont été répartis plus uniformément entre les zones et il y a eu augmentation de l’effort dans les ZPC 14 et 15, pendant que l’on continuait d’éviter la zone côtière. On a aussi constaté une modification du régime temporel de l’effort de pêche, celui ci ayant été accru au cours des mois d’automne en raison de l’augmentation du TAC, de la présence de petites crevettes « molles » et des prix faibles, de sorte que le pourcentage de femelles ovigères dans les prises était plus élevé. Après une augmentation soutenue pendant plus d’une décennie, les taux de prises commerciales (série chronologique normalisée) ont atteint un sommet en 2003. Ils ont diminué légèrement depuis, mais demeurent élevés. Les indicateurs du régime spatial semblent montrer que la zone ayant les plus fortes prises commerciales (>250 kg/h) s’étend. Malgré les préoccupations relatives à la surpêche du potentiel de croissance, le TAC de 2005 a été accru substantiellement, afin que l’on puisse tirer partir de l’augmentation prévue de la biomasse et de la capacité démontrée antérieurement des pêcheurs d’éviter les petites crevettes grâce à l’accès libre aux zones de pêche (au lieu des quotas de zone). Le TAC de 2005 n’a pas été atteint pour différentes raisons, notamment les mauvaises conditions du marché, le mauvais temps, la difficulté de trouver les grosses crevettes et la répartition étendue de la classe d’âge de 2001. La prolongation demandée de la saison jusqu’aux premiers mois de 2006 n’a pas été recommandée à cause de la biomasse plus faible que prévue, des taux d’exploitation plus élevés qu’anticipé et du grand nombre de petites crevettes parmi les prises. Il n’y a pas eu de pêche au casier en 2005, en raison des conditions défavorables du marché.

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