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Document de recherche 2004/105

Plan d’action pour le saumon rose : Pou du poisson sur les saumons juvéniles et certaines espèces de poissons autres que des salmonidés dans l’archipel Broughton en 2003.

Par Jones, S., A. Nemec.

Résumé

Des copépodes de la famille Caligidae (Siphonostomatoidea: Copepoda) parasitent des poissons marins, se fixant à la peau, aux nageoires, aux branchies et à la muqueuse de la cavité buccale. Dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique, ces niches ont été exploitées par onze espèces de pou du poisson du genre Lepeophtheirus et deux du genre Caligus. Il existe peu de données sur les taux d’infestation des salmonidés juvéniles par ces parasites dans l’archipel Broughton. En outre, avant 2001, presque aucune recherche scientifique n’a été faite sur les saumons roses et kétas juvéniles retrouvés dans les eaux de cet archipel. Les variations annuelles dans le nombre et la condition des smolts migrateurs issus de cours d’eau spécifiques étaient relativement mal documentées et leurs voies de migration à travers cette région avaient été établies de manière spéculative. La présente étude, un des volets du Plan d’action pour le saumon rose (PASROS) de Pêches et Océans Canada, visait à déceler systématiquement les copépodes de la famille Caligidae présents sur les salmonidés juvéniles du genre Oncorhynchus tout au long de leur migration dans les eaux littorales après leur arrivée en mer. L’objectif général de l’étude était de décrire les tendances des variations spatiales et temporelles dans la prévalence et l’intensité des infestations des juvéniles des saumons roses et kétas par les poux du poisson dans un secteur côtier limité de la C.-B. : l’archipel Broughton et l’inlet Knight. Nous avons formulé l’hypothèse à l’effet que la prévalence et l’intensité des infestations de salmonidés et de poissons autres que des salmonidés seraient uniformes au plan temporel et spatial tout au long de l’étude.

Deux espèces de pou du poisson ont été retrouvées sur environ 25 % des saumons roses et kétas juvéniles : Lepeophtheirus salmonis et Caligus clemensi. La plus grande partie des cas d’infestation se limitaient à un seul pou, la plupart étant le stade chalimus de C. clemensi. La prévalence du stade mobile de L. salmonis sur le saumon rose a augmenté vers la fin de l’étude, coïncidant à un déclin du nombre de L. salmonis au stade chalimus. Nous avons observé une variabilité significative dans l’espace et le temps des infestations et de la taille des saumons juvéniles, ainsi que de la salinité et de la température de la surface de la mer. Nous avons donc élaboré un modèle de régression logistique, que nous avons ajusté à l’aide des données recueillies dans le cadre de la présente étude, ce qui nous a permis de démontrer qu’il existe un lien entre la probabilité d’infestation par les stades mobiles et immobiles des poux et la longueur à la fourche des saumons, la température et la salinité de la mer : à mesure que ces variables augmentent, la probabilité d’infestation augmente aussi. Rien n’indiquait qu’une infestation avait un effet indésirable sur la taille ou le coefficient de condition des saumons roses et kétas juvéniles durant la période d’étude. Caligus clemensi et une espèce non identifiée de Lepeophtheirus ont été retrouvés sur environ 60 % des épinoches examinées, tandis que Lepeophtheirus hospitalis et C. clemensi étaient présents aussi sur le hareng.

Hargreaves et al. (2004) font état des résultats d’un deuxième volet du PASROS, dont l’objectif principal était de surveiller régulièrement l’abondance des saumons roses juvéniles à de nombreux endroits au début de leur arrivée en mer et d’obtenir des renseignements additionnels sur leurs voies de migration dans l’archipel Broughton. Ils ont conclu que les saumons roses et kétas juvéniles étaient distribués à grande échelle dans cet archipel, ainsi que dans l’inlet Knight, et que les données ne permettaient pas de conclure qu’il existait un corridor principal de migration des saumons juvéniles dans l’archipel Broughton, ni même d’étayer solidement cette hypothèse.

Trois recommandations découlent des résultats de cette étude : 1) lancer et coordonner des études sur le terrain et en laboratoire en vue de mieux comprendre l’impact du pou de poisson ainsi que d’autres maladies infectieuses sur les saumons juvéniles sauvages; 2) établir des mécanismes de partage des renseignements pertinents sur les maladies entre l’industrie et le MPO, par exemple, par la mise sur pied de programmes de recherche concertée visant à mieux comprendre les facteurs locaux ayant une incidence sur la prévalence, la distribution et les sources des infestations des saumons juvéniles par le pou du poisson; et 3) lancer des études en vue d’élargir la base de connaissances sur les caractéristiques morphologiques du stade chalimus des espèces du genre Lepeophtheirus.

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