Document de recherche 2001/106
A proposed MPA boundary identification process for reproductive refugium establishment, using lingcod (Ophiodon elongatus) as an example focal species
Par Jamieson, G.S., Dixon, S.
Résumé
Les limites d'une ZPM sont habituellement établies en fonction de la bathymétrie locale, des objectifs de gestion et les caractéristiques biologiques d'espèces à protéger qui auraient été relevées. Pour plusieurs ZPM, il peut exister une limite bathymétrique extérieure évidente (p. ex., une baie, des récifs autour d'une île isolée, etc.), mais d'autres ZPM peuvent être établies le long d'une portion de côte dont la bathymétrie est plutôt homogène. Dans ce cas, les limites extérieures recommandées pourraient ne dépendre que des deux derniers critères. Dans cette étude, nous examinons comment établir scientifiquement les limites d'une éventuelle ZPM qui servirait de sanctuaire de reproduction de la morue-lingue (Ophiodon elongatus), qui sera probablement désignée espèce à protéger en Colombie-Britannique, et nous nous penchons sur la nature des données biologiques nécessaires pour justifier ces limites.
Notre analyse bibliographique de la morue-lingue a permis de relever un certain nombre d'importantes lacunes dans les connaissances sur cette espèce. D'abord, il n'existe aucune estimation de l'abondance minimale de morues-lingues nécessaire pour assurer le potentiel de reproduction de la population qui serait désiré. Ensuite, pour estimer la superficie de la zone fermée à la pêche qui serait requise pour maintenir la population de morues-lingues à la taille désirée, il faut obtenir de l'information sur les densités par taille des individus (mâles et femelles) que peuvent soutenir différents habitats et sur les
caractéristiques de dispersion des individus selon leur taille. En raison de ce manque de données, nous avons estimé les limites de ZPM pour un éventuel sanctuaire de la morue-lingue en nous fondant sur les postulats suivants : 1) la population protégée de la taille désirée serait présente le long d'un littoral rocheux sur une distance arbitraire de six km, 2) cette population serait centrée à l'intérieur de l'éventuelle ZPM et 3) le domaine vital annuel moyen de la morue-lingue constitue un critère significatif qui permet de déterminer à quelle distance de la population de morues-lingues les limites de la zone fermée à la pêche de la ZPM devraient être établies pour assurer la pleine protection de la population.
Selon ces postulats, un ZPM sanctuaire qui protégerait environ 95 % de la population de morues-lingues s'étendrait dans un rayon de 34 km à partir de l'habitat principal de l'espèce. Étant donné qu'il n'existe aucune documentation sur l'historique de l'utilisation des ZPM comme outil de gestion pour la
reconstitution ou le rétablissement de populations au Canada, l'établissement de ZPM à cette fin nécessiterait un suivi adéquat pour appliquer une gestion adaptée. Voici notre principale
recommandation : comme l'établissement d'une ZPM pour reconstituer des stocks de poissons appauvris nécessite beaucoup de données biophysiques sur les espèces visées, les gestionnaires devraient déterminer les espèces candidates le plus vite possible afin de permettre l'évaluation des données
pertinentes disponibles et, au besoin, la collecte de données scientifiques supplémentaires.
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