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Que constitue une détérioration, une destruction ou une perturbation (DDP) de l’habitat de la zostère?

Réunion d’avis scientifique régionale – Golfe

Les 17 et 18 mars 2011
Moncton (N.-B.)

Président de la réunion : Gérald Chaput

Contexte

La zostère (Zostera marina L.) est une plante aquatique vivace, commune et très productive, formant de vastes herbiers en zones intertidale et subtidale dans les estuaires et le long des côtes. La structure d’habitat qu’elle forme fournit également une protection contre les prédateurs, réduit les régimes de courant locaux et améliore la productivité secondaire en accroissant la complexité de l’habitat et la surface de celui-ci (MPO, 2009). Les caractéristiques de la zostère dans l’Est du Canada satisfont aux critères d’espèce d’importance écologique. À ce titre, si elle était gravement perturbée, les conséquences écologiques seraient beaucoup plus grandes que si une perturbation équivalente affectait la plupart des autres espèces connexes à cette communauté (MPO, 2009). La zostère, qui forme des herbiers, est également considérée comme un habitat du poisson. À ce titre, elle est donc protégée contre la détérioration, la destruction ou la perturbation (DDP) à moins que cela ne soit autorisé en vertu de l’article 35 ou de l’article 44 de la Loi sur les pêches. La détérioration de l’habitat est plus grave que sa perturbation, et la destruction de l’habitat est l’impact le plus grave.

Les exigences de la zostère en matière d’environnement et sa vulnérabilité comme habitat du poisson ont déjà été décrites (Vandermeulen, 2005, 2009; Vandermeulen et al., 2006). La sédimentation, la turbidité/la mise à l’ombre, les éléments nutritifs, le régime des courants et l’élimination physique constituent les incidences environnementales les plus préoccupantes en ce qui concerne cette plante marine et sa fonction comme habitat du poisson.

Transports Canada (2006) a préparé un Rapport d’examen préalable substitut (REPS) pour l’ostréiculture dans la colonne d’eau au Nouveau-Brunswick, dans lequel sont énumérées des mesures d’atténuation qui, si elles sont appliquées, élimineraient tout effet résiduel important des activités sur le fonctionnement de la zostère comme habitat du poisson. Les trois effets environnementaux résiduels qui devaient être atténués étaient l’élimination physique de la plante, les dommages causés à la plante par les ouvrages et les activités d’aquaculture, et la mise à l’ombre de la plante par les ouvrages d’aquaculture. Le REPS devrait être mis à jour en 2012.

La Division de la gestion de l’habitat du MPO évalue les activités proposées en ce qui touche leurs effets sur l’habitat du poisson en utilisant une matrice d’évaluation du risque. Une des axes de la matrice correspond à l’échelle de l’effet (de risque nul à risque élevé) sur l’attribut en question (la zostère dans le présent cas) et l’autre définit la vulnérabilité de l’habitat à l’effet (de vulnérabilité faible à vulnérabilité élevée). Des détails sur l’évaluation de l’échelle des effets et de la vulnérabilité de l’habitat sont donnés dans un document du MPO (2006).

Pour aider à faire une évaluation du risque que posent les effets de projets sur le poisson et son habitat, la Division de la gestion de l’habitat du MPO a demandé un avis à savoir ce qui constitue une DDP de l’habitat de la zostère, c.-à-d. à quel point la fonction de la zostère comme habitat du poisson est compromise. La Division recherche plus précisément une réponse aux questions suivantes :

  1. Comment déterminer l’échelle (de risque nul à risque élevé) des effets environnementaux de la sédimentation, de la turbidité ou pénétration de la lumière, des éléments nutritifs, du régime des courants et de l’élimination physique sur la zostère?
  2. Dans quelle mesure la fonction d’habitat du poisson assurée par la zostère est-elle vulnérable aux effets environnementaux?

Objectifs

Les objectifs de la réunion d’examen scientifique par les pairs sont de préparer un avis en ce qui concerne la détermination de l’échelle des effets environnementaux de cinq stresseurs sur la zostère. Les cinq stresseurs en question sont les suivants :

Dans le cadre du présent examen, la zostère marine s’entend du regroupement de plantes individuelles en ce qui est communément appelé un herbier de zostère plutôt que d’une plante individuelle.

Pour chacun des cinq stresseurs ci‑dessus, un avis est requis en réponse aux questions suivantes :

  1. Est-ce que le rôle fonctionnel de la zostère comme habitat du poisson dépend de la taille, de la densité ou de la répartition en touffes de l’herbier?
  2. Comment la zostère réagit-elle à chaque stresseur (p. ex. par réduction de la superficie de l’herbier, par réduction de la densité des plantes ou par développement d’une répartition en touffes) et dans quelle mesure la réaction dépend-t-elle de l’intensité, de la durée, de l’ampleur et de la fréquence du stresseur?
  3. Étant donné la réaction de la zostère à différents niveaux du stresseur (voir ci-dessus), comment faut-il évaluer l’échelle de l’effet négatif du stresseur (aucun effet à effet élevé) sur le rôle fonctionnel de la zostère comme habitat du poisson?

Publications prévues

Un avis scientifique et les documents de recherche connexes sont les produits attendus de la réunion. Un compte rendu résumant l’examen des documents de travail durant la réunion sera également produit.

L’avis scientifique devrait être prêt dans les huit semaines après la réunion. Les documents de recherche à l’appui et le compte rendu devraient être prêts dans les quatre mois suivant la réunion.

Lorsque prêts, les produits de la réunion seront affichés sur le site Web du Secrétariat canadien de consultation scientifique du MPO.

Participation

Pour aider à l’examen et à la rédaction de l’avis, la participation des intervenants suivants est attendue :

Références

MPO. 2006. Guide à l'intention des praticiens sur l’application du cadre de gestion des risques destiné au personnel affecté à la gestion de l`habitat du MPO. Programme de gestion de l'habitat du poisson, version 1.0. (2010-08-12).

MPO. 2009. La zostère (Zostera marina) remplit-elle les critères d’espèce d’importance écologique? Secr. can. de consult. sci. du MPO. Avis sci. 2009/018.

Canada. Ministère des Transports. 2007. Rapport d’examen préalable substitut visant l’ostréiculture dans la colonne d’eau au Nouveau-Brunswick, rapport de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, Moncton, N.-B. 138 p. disponible en ligne : http://www.ceaa.gc.ca/050/document-fra.cfm?document=23640

Vandermeulen, H. 2005. Assessing marine habitat sensitivity: A case study with eelgrass (Zostera marina L.) and kelps (Laminaria, Macrocystis). DFO Can. Sci. Advis. Sec. Res. Doc. 2005/032.

Vandermeulen, H., G. Jamieson, and M. Ouellette. 2006. Shellfish aquaculture and marine habitat sensitivity case studies. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Res. Doc. 2006/036.

Vandermeulen, H. 2009. An Introduction to Eelgrass (Zostera marina L.): The Persistent Ecosystem Engineer. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Res. Doc. 2009/085: vi + 11 p.

Avis

La participation aux réunions d'évaluation par les pairs du SCCS est sur invitation seulement.

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