Réponse des Sciences 2020/022
Mise à jour de la règle de contrôle des prises de goberge (Pollachius virens) de la composante Ouest (4Xopqrs5)
Contexte
La population de goberge (Pollachius virens) présente dans les divisions 4VWX5 de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest (OPANO) est constituée de deux composantes. La composante Est, qui affiche une croissance plus lente, comprend les individus présents dans les divisions 4V et 4W, et les sous-divisions 4Xm et 4Xn. La composante Ouest, qui affiche une croissance plus rapide, comprend les individus présents dans les sous‑divisions 4Xopqrs et les portions canadiennes de la zone 5. Les évaluations analytiques antérieures portaient principalement sur la goberge de la composante Ouest, mais les avis scientifiques concernant l’état du stock et les limites de prises, qui sont fondés sur le modèle d’analyse des populations virtuelles (APV), se sont avérés très variables depuis le milieu des années 2000 (Stone, 2011). Par conséquent, l’industrie de la pêche canadienne a recommandé l’exploration d’autres approches offrant plus de stabilité pour les futures limites de prises afin de favoriser une meilleure planification des activités et une pêche plus stable.
En 2011, le Secteur de la gestion des ressources de Pêches et Océans Canada (MPO) et l’industrie de la pêche canadienne ont décidé de gérer la goberge de la composante Ouest selon une approche de gestion des risques, et ont entamé un processus d’évaluation de la stratégie de gestion avec l’aide de scientifiques du gouvernement et d’experts externes (MPO, 2011). L’évaluation de la stratégie de gestion est une technique visant à tenir compte, de manière explicite, du caractère incertain des hypothèses et des modèles concernant l’évaluation des stocks, et à comparer les conséquences probables aux objectifs de gestion lorsqu’on applique à un stock une procédure de gestion (PG) prédéterminée qui comprend une règle de contrôle des prises (RCP). On a choisi la PG de la goberge afin d’atteindre trois objectifs convenus en matière de gestion de la ressource. Ces objectifs à moyen terme concernent la durabilité de la ressource, les niveaux de prise et la portée des variations annuelles des prises. Le modèle de la PG a été conçu selon une RCP qui augmente ou diminue les futures limites de prises en fonction des données découlant du suivi continu de la goberge de la composante Ouest, réalisé dans le cadre du relevé estival du MPO mené par navire de recherche chaque année. On a mis en place un protocole en cas de circonstances exceptionnelles pour les situations qui n’ont pas été testées dans le cadre des simulations liées au modèle de la PG; ce protocole prévoit une certaine forme d’intervention, au besoin.
Dans le cadre du processus de réponse des Sciences de 2015, on a recommandé une limite de prises de goberge de la composante Ouest de 2 225 t pour l’année de pêche 2016–2017 (MPO, 2016). Les discussions relatives à ce processus étaient axées sur une irrégularité dans les données du relevé estival du MPO de 2015 mené par navire de recherche; les augmentations des indices de biomasse de la goberge tirés des relevés printaniers et automnaux du National Marine Fisheries Service (NMFS) des États-Unis, menés en eaux canadiennes de 2013 à 2015 et l’augmentation de la proportion des prises commerciales de goberge pêchées dans la division 5Z, une zone qui n’est pas couverte de façon continue par le relevé estival du MPO mené par navire de recherche. En raison de toutes les préoccupations soulevées, le Secteur de la gestion des ressources du MPO a augmenté la limite de prises de goberge de 9 % et a suspendu l’utilisation de la RCP afin d’examiner et d’envisager d’autres sources de renseignements lors de la formulation de recommandations sur les prises pour la saison de pêche 2017–2018. La réponse des Sciences de 2016 (MPO, 2017) présentait un examen d’autres indices de biomasse de la goberge de la composante Ouest tirés de relevés printaniers et automnaux du NMFS et du récent relevé estival du MPO mené par navire de recherche, qui couvre l’est du banc de Georges. Elle présentait aussi un examen de renseignements à jour concernant les prises commerciales de goberge selon leur âge, la condition des individus pêchés et la longueur moyenne des prises selon leur âge.
En janvier 2017, afin de tenir compte des préoccupations selon lesquelles l’indice de biomasse tiré du relevé estival du MPO de 2015 mené par navire de recherche n’était pas représentatif de l’état du stock de goberge, le Secteur de la gestion des ressources et l’industrie de la pêche canadienne ont demandé que cet indice soit considéré comme une valeur manquante. De plus, étant donné que selon la RCP, la limite de prises d’une année donnée doit servir de point de départ pour l’année suivante, c’est la limite de prises de 2016–2017, soit 3 081 t, qui a été utilisée pour produire la recommandation pour 2017–2018 (MPO, 2018). Les membres du Comité consultatif du poisson de fond de Scotia-Fundy ont appuyé cette approche puisqu’elle respecte autant que possible la RCP pour ce stock et reflète les tendances à la hausse tirées de l’indice du relevé estival du MPO mené par navire de recherche, des données liées à la pêche et des relevés réalisés par les États-Unis. En appliquant cette méthode, on a fixé à 3 697 t la limite de prises de la RCP pour l’année de pêche 2017–2018.
La présente réponse des Sciences fournit une mise à jour de l’analyse de la RCP de la goberge de la composante Ouest menée en 2018 (MPO 2019). Elle fournit également des recommandations sur la limite de prises pour l’année de pêche 2020–2021, qui a été établie selon la PG de la goberge et la RCP, au moyen de renseignements à jour tirés du relevé estival du MPO de 2019 mené par navire de recherche. Cette réponse des Sciences décrit aussi la situation actuelle de la goberge de la composante Ouest selon les dispositions figurant dans le protocole en cas de circonstances exceptionnelles. Au moyen de la RCP et des données de suivi à jour pour 2019, on a fixé la limite de prises pour l’année de pêche 2020–2021 à 4 259 t; il s’agit d’une baisse de 20 % par rapport à la limite de prises de 5 324 t, fixée pour l’année de pêche 2019–2020. L’indice de biomasse de la goberge de la composante Ouest tiré du relevé estival du MPO mené par navire de recherche a diminué, passant de 12,97 kg/trait en 2018 à 7,34 kg/trait en 2019. Toutefois, cette baisse n’a pas entraîné l’application de dispositions relatives au protocole en cas de circonstances exceptionnelles. Pour que ces dispositions soient appliquées, l’indice de biomasse tiré du relevé estival du MPO mené par navire de recherche doit être inférieur à 6 kg/trait pendant deux années consécutives, et le ratio de l’indice du relevé doit être inférieur à 0,2.
La présente réponse des Sciences découle du processus de réponse des Sciences de la 4 au 5 décembre 2019 sur la mise à jour de l’état des stocks de poissons de fond dans la Région des Maritimes. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques du MPO.
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