Avis scientifique 2012/068

Évaluation du potentiel de rétablissement du méné miroir (Notropis photogenis) au Canada

Sommaire

• À l'heure actuelle, la présence du méné miroir est confirmée dans quatre bassins hydrographiques distincts des Grands Lacs : le ruisseau Bronte, le ruisseau Sixteen Mile, la rivière Grand et la rivière Thames. Des relevés indiquent également que le méné miroir pourrait être présent dans la rivière Saugeen. Il est toutefois probable que les spécimens recueillis à cet endroit aient été mal identifiés à l'origine.
• On observe habituellement le méné miroir adulte dans les rapides, les ruisselets et les fosses de cours d'eau au débit modéré à rapide abritant peu ou pas de végétation aquatique. Il existe très peu d'information sur les habitats de prédilection des juvéniles de cette espèce. On croit que la période de frai a lieu au printemps, lorsque la température de l'eau varie entre 18,1 et 23,5°C.
• Dans le cas où le méné miroir vit au maximum trois ans (courte durée de vie), une population d'environ 780 000 individus adultes et au moins 0,871 km² d'habitat adéquat sont nécessaires pour atteindre une probabilité de persistance de 99 %, en supposant un risque de 10 % de déclin catastrophique (diminution de 50 % de l'abondance).
• Dans le cas où le méné miroir vit au maximum 10 ans (longue durée de vie), une population d'environ 700 ménés-miroirs adultes et au moins 0,07 km² d'habitat adéquat sont nécessaires pour atteindre une probabilité de persistance de 99 %, en supposant un risque de 15 % de déclin catastrophique (diminution de 50 % de l'abondance).
• En tenant compte du taux d'abondance actuel, et en supposant que tout l'habitat est adéquat, il y a peu de risque que l'une ou l'autre des quatre populations disparaissent si le méné miroir vit longtemps. Si la longévité du méné miroir est courte, la population du ruisseau Bronte court un plus grand risque de disparition (jusqu'à 100 %), suivie de celles du ruisseau Sixteen Mile (jusqu'à 33 %), de la rivière Thames (jusqu'à 20 %) et de la rivière Grand (jusqu'à 12 %). Il est possible de réduire le risque qui pèse sur la population du ruisseau Sixteen Mile si la densité de population de l'habitat présumé est la même que celle de l'habitat connu (jusqu'à 11 %). Le risque pour chaque population est inférieur à 2 % si les populations se rapprochent de leur capacité portante.
• Les principales menaces pesant sur la survie et la persistance du méné miroir au Canada sont associées à la présence de contaminants et de substances toxiques, à l'augmentation de la charge en éléments nutritifs, à l'augmentation de la turbidité et de la charge en sédiments et aux problèmes liés à la gestion du débit d'eau. Parmi les menaces moins importantes qui pourraient avoir un impact sur la survie du méné miroir, mentionnons les espèces exotiques, les obstacles au libre passage et la prise accessoire; cependant, on dispose de très peu d’information sur la gravité de l’impact que peuvent avoir ces menaces sur le méné miroir.
• La croissance de la population de méné miroir est surtout vulnérable aux fluctuations des taux de survie des juvéniles et à la fécondité des individus qui fraient pour la première fois. Cela est particulièrement vrai si la longévité du méné miroir est courte.
• Il existe toujours de nombreuses sources d’incertitude liées aux préférences en matière d’habitat, à la répartition et à la superficie de l'habitat adéquat, aux caractéristiques du cycle biologique, aux interprétations contradictoires ayant trait à l'âge et aux facteurs limitant l'existence du méné miroir.

Le présent avis scientifique découle de la réunion de consultation scientifique régionale du 24 au 25 septembre 2012 sur l’Évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) du méné miroir (Notropis photogenis).  Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée lorsqu’elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques du secteur des Sciences du MPO.

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