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Document de recherche 2016/090

Exposition spatio-temporelle des habitats de la baleine bleue au bruit du trafic maritime dans le système Saint-Laurent

Par Florian Aulanier, Yvan Simard, Nathalie Roy, Cédric Gervaise et Marion Bandet

Résumé

Les rorquals bleus fréquentant l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent sont exposés aux bruits sous-marins d'origine anthropique de la principale route maritime de l'Est du Canada qui relie les Grands Lacs à l'Atlantique, la Voie Maritime du Saint-Laurent. Ce bruit de navigation sous-marin est concentré dans la bande des basses fréquences utilisée par les baleines à fanons dans leurs communications acoustiques régulières. Les effets de ce bruit anthropique sur la qualité de l’habitat des baleines bleues de l'Atlantique Nord-Ouest, une population considérée comme menacée selon la Loi sur les espèces en péril au Canada, est une préoccupation générale. Les premières étapes de l'évaluation des effets du bruit de navigation comprennent sa caractérisation dans le temps et l'espace, dans les zones exploitées par les baleines tout au long du cycle annuel. Ce problème est abordé ici par des simulations numériques validées, basées sur des mesures acoustiques in situ, le trafic maritime réel, les conditions environnementales et la modélisation de la propagation du son.

Les distributions cumulées (cdf) du bruit sous-marin de navigation dans la bande de fréquences des communications des rorquals bleus dans le bassin de ~ 290 000 km2 ont été calculées pour 10 couches de profondeur avec une résolution de 1 km2 pour des mois typiques d'été et d'hiver. Cette information a ensuite été utilisée pour cartographier le risque de dépasser des seuils de bruit donnés ou la chance de rester en-dessous de niveaux de bruit donnés, dans un effort d'identifier les zones à risque et les zones calmes du bassin. Le rôle des routes maritimes et les modulations par la forme tridimensionnelle (3D) du bassin sont illustrés. Les niveaux de masquage des vocalises A et B de la baleine bleue dû au bruit de navigation et leur probabilité d’occurrence ont été évalués à des points représentatifs dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Les deux vocalises sont masquées dans les environs des voies maritimes, qui fragmentent les espaces de communication en plusieurs parties. Par comparaison aux conditions prévalent avant l’ère de la navigation à moteur, le masquage par le bruit de navigation a affecté beaucoup plus les vocalises D que les vocalises A.

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