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Document de recherche 2013/016

Estimation de l’abondance des bélugas de l’est de la baie d’Hudson et de la baie James, été 2011

Par J.-F. Gosselin, T. Doniol-Valcroze et M.O. Hammill

Résumé

La gestion des bélugas chassés au Nunavik repose sur l’estimation de l’abondance des stocks y passant l’été, incluant le stock de l’est de la baie d’Hudson qui est en danger de disparition.  Des relevés systématiques aériens d’échantillonnage en ligne pour estimer l’abondance des bélugas furent complétés dans la baie James et l’est de la baie d’Hudson du 19 juillet au 18 août 2011. Les vols suivaient des lignes orientées d’est en ouest avec un espacement de 18,5 km dans toutes les strates sauf dans la partie centrale de l’est de la baie d’Hudson, zone de couverture plus dense où l’espacement était réduit de moitié, i.e. 9,3 km. Contrairement à 2008, cette strate n’a pu être survolée deux fois à cause de conditions météorologiques défavorables. Un total de 232 groupes de bélugas fût détecté entre les distances de 190 m et 2 173 m perpendiculaires au trajet de l’avion. Le modèle « hazard-rate » (AIC = 3 306,43) fût sélectionné plutôt que le modèle demi-normale (AIC = 3 308,99) pour l’ajustement sur la distribution des distances perpendiculaires non-regroupées, a fourni une demi-largeur de bande de détection efficace de 765 m (CV 6,8 %). Un total de 173 groupes de bélugas avec une taille moyenne de 3,38 (CV 15.7 %) furent détectés sur 4 182 km de lignes dans la baie James produisant ainsi un indice d’abondance d’animaux à la surface de 7 154 (CV 27,3 %). Aucun animal ne fut observé sur les 995 km survolés dans la strate de faible couverture de l’est de la baie d’Hudson. Soixante-trois groupes de bélugas furent détectés dans la zone de couverture intense de l’est de la baie d’Hudson (6 684 km) avec une taille moyenne de 3,21 (CV 37,2 %) produisant un indice d’abondance d’animaux en surface de 1 433 (CV 47,1 %). Les indices d’abondance furent corrigés pour la proportion de temps que les animaux sont disponibles en surface pour être détectés (biais de disponibilité), mais pas pour la proportion en surface qui est manquée par les observateurs (biais de détection). L’indice d’abondance pour la baie James, après correction pour les animaux en plongée était 14 967 (CV 30,2 %; intervalle de confiance à 95 %: 8 316 – 26 939). L’indice d’abondance dans l’est de la baie d’Hudson corrigé pour les animaux en plongée et en ajoutant les 354 individus comptés dans l’estuaire de la Petite-Rivière-à-la-Baleine lors du relevé côtier était de 3 351 bélugas (CV 48,9 %; intervalle de confiance à 95 %: 1 552 – 7 855). Ceci était le sixième relevé visuel systématique de la baie James et de l’est de la baie d’Hudson. Des indices élevés d’abondance dans la baie James semblent être liés à la présence de fortes densités dans la région nord-ouest de la baie. Davantage d’information sur les mouvements et l’identité génétique de ce grand nombre d’individus est nécessaire pour évaluer la relation des stocks de bélugas dans cette région. Les bélugas ont une distribution agglomérée et les indices d’abondance, particulièrement ceux de petites populations comme celle de l’est de la baie d’Hudson, peuvent être fortement influencé par la détection d’un petit nombre de larges groupes. Augmenter l’effort d’échantillonnage est l’une des solutions pour réduire le problème de distribution agglomérée, mais le second relevé planifié pour la zone de couverture intense de l’est de la baie d’Hudson n’a pu être complété en 2011. Les six indices d’abondance disponibles sont comparables pour l’évaluation de la tendance des populations. Cependant, les indices d’abondance de bélugas provenant de relevés visuels pourraient être améliorés en augmentant l’effort d’échantillonnage, en améliorant l’estimation de la taille des groupes et en développant des facteurs de correction plus spécifiques pour les biais de disponibilité et de détection.

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