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Document de recherche 2013/015

Modélisation du potentiel de rétablissement du méné à grandes écailles (Macrhybopsis storeriana) en Ontario

Par J.A.M. Young et M.A. Koops

Résumé

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a attribué à la population de méné à grandes écailles (Macrhybopsis storeriana) des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent le statut d'espèce en voie de disparition, en raison d'un déclin important de son abondance (COSEPAC 2012). Nous présentons ici une modélisation de la population pour évaluer sa sensibilité et déterminer des cibles de rétablissement en fonction de la population ainsi que les dommages admissibles en appui à une évaluation du potentiel de rétablissement du méné à grandes écailles. Nos analyses ont montré que la dynamique d'une population croissante de méné à grandes écailles serait très sensible aux perturbations affectant la fécondité et la survie des jeunes de l'année. Une population stable ou en déclin est en revanche plus sensible aux modifications de la survie des poissons adultes. En nous basant sur un objectif de durabilité démographique (c.-à-d. une population autonome à long terme) et une probabilité de 15 % de déclin catastrophique par génération, nous proposons des cibles de rétablissement de l’abondance d’environ 444 000 ménés à grandes écailles adultes (âgés d'un an ou plus). Cette abondance nécessite au moins 84 km² d'habitat propice. L'abondance actuelle du méné à grandes écailles dans cette unité désignable (UD) (bassin ouest du lac Érié seulement) est estimée à environ 660 000 adultes, mais elle a chuté à 251 000 au cours des cinq dernières années (Ohio Division of Wildlife 2013, OMNR 2013). Selon les estimations, l'habitat potentiel (superficie) dans le bassin ouest mesure plus de 3 000 km². Si la population de méné à grandes écailles est stable, le risque de disparition en Ontario d'une population de 251 000 individus (abondance mesurée la plus faible) est de 1 % dans les 100 prochaines années. Cependant, depuis 2000, le méné à grandes écailles décline en moyenne à un taux de 20 % par an. À ce taux, le méné à grandes écailles  disparaîtrait de l'Ontario dans les 36 à 95 ans qui viennent. Le taux de déclin a diminué depuis 2000 et la population de méné à grandes écailles peut être en train de se stabiliser. Si c'est le cas, certains dommages pourraient être autorisés. Les dommages temporaires ne doivent pas excéder une diminution de 15 % de l'abondance des adultes, ou une diminution de 23 % de l'abondance des jeunes de l'année, ou une diminution de 8 % de l'abondance totale sur une période de 7 ans (soit trois générations environ).

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