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Document de recherche 2012/041

Analyse de la viabilité de la population d'otaries à fourrure du Nord (Callorhinus ursinus) au Canada

Par P.F. Olesiuk

Résumé

Une analyse de la viabilité de la population d'otaries à fourrure du Nord a été effectuée afin d'évaluer le risque de disparition de ces dernières du Canada. L'analyse est fondée sur le modèle de diffusion présenté dans Dennis et coll. (1991). Ce modèle présente une projection des populations le long d'une trajectoire établie selon des tendances récentes, dont les variations sont attribuables à la variabilité naturelle. La population d'otaries à fourrure du Pacifique Nord était considérée comme une métapopulation, et chaque aire de reproduction représentait une sous­population (la plus petite aire de reproduction située à l'île San Miguel a été exclue de l'analyse). Les tendances récentes relatives à chacune des sous­populations ont été estimées à partir du nombre de petits en utilisant des modèles qui dépendent ou non de la densité. On a supposé que la variation inexpliquée représentait la variabilité naturelle (stochasticité démographique ou variabilité environnementale) après avoir fait les ajustements nécéssaires pour les erreurs de mesure. Les modèles ont été adaptés aux plus récentes séries chronologiques du nombre de petits qui étaient échelonnées sur 10 ans, 30 ans et 50 ans. Les techniques de Monte Carlo ont été utilisées pour projeter l'évolution de chacune des sous­populations 200 ans dans l'avenir, et pour estimer le risque de quasi­extinction au cours des 100 premières années de la projection. Le seuil de quasi­extinction a été fixé à 1 000 individus pour maintenir la diversité génétique, ce qui correspond à la taille effective de la population. Pour une espèce polygame comme l'otarie à fourrure du Nord, cela représente une sous­population totale de 8 000 otaries. J'ai adopté une approche de précaution. J'ai ainsi déterminé que les sous­populations seraient en voie de disparition s'il y avait 1 % de risque que la taille de ces dernières atteigne les niveaux de quasi­extinction au cours des 100 prochaines années, et j'ai déterminé que les sous­populations seraient menacées s'il y avait 20 % de risque qu'elles deviennent des espèces en voie de disparition au cours des 20 prochaines années. Les données de marquage ont été analysées afin de déterminer la contribution de chaque sous­population à l'abondance d'otaries à fourrure du Nord au Canada en fonction de la tendance qu'ont les animaux de chaque aire de reproduction à migrer le long de la côte Ouest de l'Amérique du Nord. Le seuil de quasi­extinction de la population et de la portion d'otaries qui migrent dans les eaux canadiennes a été fixé à 7 000 adultes ou 10 000 otaries, ce qui correspond à la taille minimale d'une population viable..L'analyse de la viabilité de la population a révélé que toutes les sous­populations sont actuellement sans danger, car il y a peu de risques (entre 0,00 % et 0,42 %) qu'elles disparaissent au cours du prochain siècle. La taille de la sous­population des îles Pribilof, où se trouve la plus grande aire de reproduction et d'où provient la majorité des otaries qui migrent dans les eaux canadiennes, a diminué au cours des 50 dernières années. Cependant, en raison de sa grande taille, la sous­population ne risque pas de disparaître au cours des 100 prochaines années, mais la probabilité de quasi­extinction s'intensifiera si elle continue de diminuer après le prochain siècle. Comme la sous­population des îles Pribilof diminue, les otaries provenant d'autres aires de reproduction où le nombre d'individus est stable ou a augmenté joueront un rôle de plus en plus important pour maintenir une population minimale viable au Canada. Par ailleurs, il ne semble pas y avoir de risque visible que les otaries disparaissent des eaux canadiennes. À l'heure actuelle, on estime que 75 % des otaries qui migrent dans les eaux canadiennes proviennent des îles Pribilof, alors que ce pourcentage s'élevait à 97 % lorsque des données ont été recueillies dans le cadre des recherches sur les poissons pélagiques effectuées de 1958 à 1974. Environ 15 % des otaries du Canada proviennent de l'aire de reproduction en constante croissance qui a été établie sur l'île Bogoslof en 1980, et 8 % des otaries proviennent des îles du Commandeur, où la taille de la sous­population a augmenté au cours des 50 dernières années, mais est maintenant devenue stable. Moins de 1 % des otaries proviennent des aires de reproduction éloignées situées sur les îles des Kouriles et l'île Tuleny (Tyuleniy), qui connaissent une certaine croissance. L'évaluation indique que le risque de disparition est une fonction de la taille de la population, de la tendance et du degré de variabilité naturelle, et que l'analyse de la viabilité de la population permet d'intégrer ces renseignements. La tendance d'une population ne constitue toutefois pas un critère utile pour évaluer les risques, en particulier les risques encourus par une très grande population comme les otaries à fourrure du Nord. En effet, on s'attend à ce que l'otarie à fourrure du Nord continue d'être le pinnipède le plus abondant et répandu du Pacifique Nord.

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