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Document de recherche 2010/108

Évaluation des risques de la nasse de Nouvelle-Zélande (Potamopyrgus antipodarum) au Canada

Par T.W. Therriault, A.M. Weise, G.E. Gillespie et T.J. Morris

Résumé

Des espèces non indigènes continuent de se disperser dans de nouveaux environnements. La nasse de Nouvelle-Zélande (Potamopyrgus antipodarum) a été détectée dans les Grands Lacs en 1991 et plus récemment, sur la côte ouest du Canada en 2006. Cet escargot possède de nombreuses caractéristiques qui le rendent bien adapté pour être une espèce envahissante, soit un taux de reproduction élevé et une tolérance à une grande gamme de conditions environnementales. Les caractéristiques de son cycle biologique lui permettent une dispersion naturelle sur de grandes distances. De plus, une dispersion secondaire est possible par l’intermédiaire de nombreux vecteurs  d’origine humaine. Dans certains systèmes, ce petit escargot atteint des densités extrêmement élevées et peut modifier les services écosystémiques et les relations trophiques en broutant les producteurs primaires, en supplantant les invertébrés indigènes et en ayant une influence négative sur les niveaux trophiques supérieurs. Si l’on tient compte des répercussions engendrées par la nasse de la Nouvelle-Zélande ailleurs dans le monde et des cas d’invasion à grande échelle observés en Europe et dans l’ouest des États-Unis, il est justifié de s’inquiéter des impacts écologiques qui pourraient découler de la propagation de la nasse de la Nouvelle-Zélande au Canada, particulièrement dans les eaux douces intérieures et les écosystèmes côtiers.. Pêches et Océans Canada a effectué une évaluation nationale des risques, y compris un examen par les pairs, en mars 2010, afin de déterminer le risque potentiel posé par ce gastéropode non indigène dans les eaux intérieures et côtières du Canada. Cette évaluation a permis d’évaluer la probabilité d’arrivée, de survie, de reproduction et de dispersion ainsi que les conséquences potentielles (impacts) pour déterminer le risque. Ces éléments ont été évalués à l’aide d’un sondage réalisé auprès d’experts et lors d’un atelier rassemblant des spécialistes qui se sont basés sur la meilleure information disponible sur la biologie, les vecteurs potentiels d’introduction et les impacts sur leurs aires de répartition naturelles et introduites. L’analyse de risque se base aussi sur les résultats obtenus d’un modèle de niche écologique qui prédit les conditions environnementales propices aux nassses et sur la géologie du sous-sol rocheux pour déterminer les emplacements contenant des dépôts de calcium requis pour la formation de la coquille. L’évaluation des risques, en se basant sur une invasion étendue, a permis de conclure que la nasse de Nouvelle-Zélande posait généralement peu de risques pour la plupart des écosystèmes aquatiques canadiens et un risque modéré pour la biodiversité des eaux douces de la plupart des bassins hydrographiques évaluées. Cependant, à des échelles spatiales plus réduites, le risque posé par cette espèce pourrait être beaucoup plus important. De plus, l’incertitude considérable associée à certaines étapes du cycle d’envahissement met en lumière le besoin de recherches supplémentaires, particulièrement sur les impacts potentiels de ce gastéropode sur les écosystèmes canadiens, car cette information est essentielle pour la gestion.

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