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Document de recherche 2010/089

La caouanne (>Caretta caretta) au Canada atlantique : biologie, situation, potentiel de rétablissement et mesures d’atténuation

Par L.E. Harris, W.E. Gross, R.K. Smedbol et L. Hussey-Bondt

Résumé

Une évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) de la population de caouannes (Caretta caretta) du Canada atlantique a été entreprise en vue d’une réunion d’examen prévue pour février 2010. Cette EPR a été effectuée en prévision de l’évaluation de la situation de cette  population par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) à sa réunion d’avril 2010. Ce mois-là, le COSEPAC a désigné la caouanne comme étant en voie de disparition au Canada atlantique. L’EPR  servira à éclairer la décision d’inscription éventuelle de l’espèce parmi les espèces en péril ainsi que les analyses socioéconomiques et consultations  publiques connexes. Si l’espèce est officiellement inscrite comme étant en voie de disparition sur la liste établie en vertu de la Loi sur les espèces en péril, l’EPR servira aussi à éclairer le programme de rétablissement.

Les caouannes des eaux du Canada atlantique sont considérées comme étant surtout des juvéniles au stade océanique en quête de nourriture dans des profondeurs de plus de 200 m. L’information disponible se limite à des observations occasionnelles, des captures accessoires dans la pêche, des cas d’individus échoués et quelques données de relevé. On ne peut estimer l’abondance absolue ou les tendances de la portion canadienne, voire  de la totalité, de la population de caouannes de l’Atlantique Nord‑Ouest dans l’habitat océanique. Mais, comme les femelles sont fidèles à leur lieu de nidification, les tendances au sujet des nids peuvent être un indicateur approximatif de l’abondance des femelles adultes. Le nombre de nids semble avoir décliné depuis 1998, en particulier dans la plus grande zone de nidification de l’Atlantique (la péninsule floridienne). Les études de modélisation des populations qui ont été publiées portent à croire que la population de caouannes de l’Atlantique Nord-Ouest continuera vraisemblablement de décliner, compte tenu des estimations actuelles de ses taux de croissance et des effets de la mortalité d’origine anthropique. Toutefois, ces études dénotent aussi des possibilités de rétablissement si la mortalité totale est réduite. La réduction de la mortalité dans les eaux canadiennes ne suffira peut-être pas à elle seule à permettre le rétablissement de l’espèce, mais elle en sera un facteur important. En plus de faire reculer la mortalité de la caouanne dans les eaux canadiennes, il faudra probablement faire appel à la coopération internationale pour réduire les menaces qui pèsent sur toute la population afin de parvenir au rétablissement de l’espèce.

L’aire de répartition de la caouanne dans les eaux canadiennes de l’Atlantique commence au banc Georges, longe le bord du plateau néo-écossais et les Grands Bancs, puis s’étend jusqu’aux limites de la zone économique exclusive, avec des incursions occasionnelles dans les eaux du plateau. Rien n’indique que l’aire de répartition traditionnelle de l’espèce ait diminué. L’habitat de la caouanne dans les eaux canadiennes  semble être défini sur les plans géographique et temporel par la température à la surface de la mer. Cette tortue fréquente les eaux dont la température est supérieure à 15 °C et se situe de préférence entre 20 et 25  °C, ce qui la confine à la dynamique thermique des eaux de l’accore du plateau et du large. On pense que la caouanne utilise surtout l’habitat des eaux canadiennes de l’Atlantique dans sa quête de nourriture. On ne lui connaît pas de lieu semblable à un terrier ou a un nid durant les phases de son cycle biologique qui se situent dans les eaux canadiennes.  La notion de « résidence » ne s’applique donc pas dans son cas.

C’est la pêche commerciale qui représente la plus grande menace pour la caouanne dans l’Atlantique Nord‑Ouest. Dans les eaux canadiennes, les captures accessoires dans la pêche du thon et de l’espadon pratiquée par les palangriers canadiens sont la seule source avérée de dommage ou de mortalité d’origine anthropique. Les collisions avec les navires, la pollution due aux débris marins dans lesquels s’empêtrent les caouannes, la production pétrolière ou gazière extracôtière, le changement climatique et le changement dans le réseau trophique sont aussi des menaces  anthropiques possibles. Il n’y a pas, cependant, de cas avérés de dommage ou de mortalité provenant de ces sources dans les eaux canadiennes de l’Atlantique, mais cela est peut-être dû moins à leur absence qu’à la rareté de l’information sur la caouanne. Des mesures d’atténuation et des solutions de rechange possibles pour réduire la menace posée par la pêche du thon et de l’espadon à la palangre ont été recensées (p. ex., concernant le type et la grosseur des hameçons, la durée des calées et le type d’appât). 

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