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Document de recherche 2005/065

Conditions océanographiques physiques dans la division 3P de l’OPANO en 2005 – effets possibles sur la répartition et l’abondance de la morue (Gadus morhua)

Par Colbourne, E.B., et E.F. Murphy

Résumé

Nous examinons les données océanographiques obtenues dans la division 3P de l’OPANO au printemps 2005 et les comparons à celles de l’année précédente et aux moyennes à long terme (de 1971 à 2000). Les mesures de température effectuées sur le banc de Saint-Pierre montrent des périodes anormalement froides au milieu des années 1970 et du milieu des années 1980 au milieu des années 1990. Les températures se sont légèrement réchauffées en 1996, puis se sont abaissées au printemps 1997 pour revenir à la normale en 1998. En 1999 et en 2000, les températures ont continué à se réchauffer, atteignant dans certaines régions les valeurs les plus élevées observées depuis la fin des années 1970. Toutefois, entre 2001 et 2003, les températures se sont considérablement refroidies, revenant aux valeurs observées au milieu des années 1990. La température moyenne dans la division 3P au printemps 2003 était la plus froide depuis environ 13 ans. Les températures en 2004 et en 2005 ont été considérablement plus chaudes que celles de 2003, atteignant 1 °C au dessus de la normale dans certaines zones. En 2003, la superficie couverte par de l’eau de fond de température inférieure à 0 °C a augmenté pour atteindre un sommet en 13 ans environ, puis elle est passée sous la barre des 10 % en 2004 et 2005, la valeur la plus faible depuis 1988. La superficie couverte par de l’eau de fond de température supérieure à 3 °C est demeurée relativement constante (environ 50 % de la division 3P) au cours de la dernière décennie. Sur le banc de Saint Pierre, l’eau de fond de température inférieure à 0 °C a ni plus ni moins disparu durant les années chaudes de 1999 et de 2000, pour réapparaître de 2001 à 2003 et disparaître de nouveau en 2004 et en 2005. De manière générale, les températures enregistrées au cours des deux dernières années sont considérablement plus élevées que celles qui ont été observées entre 2001 et 2003. La tendance la plus évidente au plan de la quantité de morues capturées par mouillage d’engin lors des relevés plurispécifiques est le grand nombre de mouillages sans capture dans les eaux de température inférieure à 0 °C sur le banc de Saint-Pierre et dans les régions à l’est du banc, surtout de 1985 à 1998, mais aussi de 2001 à 2003. En 1999 et en 2000, les captures nombreuses sont devenues plus répandues sur le banc de Saint-Pierre à mesure que l’eau froide (< 0 °C) disparaissait de la région. Au cours de la plupart des relevés, les volumes de prises importants se sont produits dans les eaux chaudes (de 2 à 6 °C) le long des talus et dans les régions à l’ouest du banc de Saint-Pierre. En 2004, aucune variation n’a été observée quant à la répartition de la morue sur le banc de Saint Pierre, et, par rapport à la plupart des autres années, de nombreux mouillages d’engins n’ont rapporté que peu ou pas de poissons dans les eaux profondes chaudes au large des bancs. Au printemps 2005, toutefois, on a noté une augmentation du nombre de mouillages d’engins sans captures sur le banc de Saint-Pierre et une hausse apparente de la taille des prises dans les eaux profondes où les températures sont supérieures à 2 °C. Enfin, les variations d’abondance et de biomasse de la morue dans les strates de moins de 92 m de profondeur, estimées lors des relevés du navire de recherche, affichent une corrélation significative avec les températures de fond à ces profondeurs.

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