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Document de recherche 2005/048

Cadre de gestion de la morue-lingue du détroit de Georgia

Par Logan, G., W. de la Mare, J. King, D. Haggarty

Résumé

Les populations de morues-lingues du détroit de Georgia sont grandement réduites depuis plusieurs décennies; la pêche commerciale de cette espèce a été fermée en 1990, et sa pêche récréative, en 2002. Le cadre d’évaluation de stocks de morues-lingues recommande d’élaborer, en consultation avec les intervenants, un cadre de gestion qui établirait les valeurs d’abondance qui serviront de points de référence pour mesurer le rétablissement des populations et déterminer les mesures de gestion associées à ces points de référence. Pour donner suite à cette recommandation, on a créé en 2004 le Comité du cadre de gestion de la morue-lingue, formé de représentants des organismes fédéral et provincial de gestion des pêches, des secteurs de la pêche commerciale et de la pêche récréative ainsi que de groupes de conservation. Le Comité a déterminé les critères qui serviront de points de référence pour caractériser l’état de la morue lingue du détroit de Georgia et des règles de décision pour en gérer la pêche. Des estimations de la biomasse historique maximale sont utilisées plutôt que des estimations de la biomasse de la population non pêchée du détroit de Georgia. Ainsi, les proportions de 40 % (B40%), de 25 % (B25%) et de 10 % (B10%) de la biomasse historique maximale de la morue-lingue du détroit de Georgia ont été choisies comme points de référence. La valeur B40% constitue une cible de rétablissement à long terme. Entre B25% et B10%, la population serait considérée comme surpêchée. La valeur B25% constitue une cible de rétablissement à court terme si la biomasse actuelle était inférieure à ce point de référence. L’horizon temporel recommandé pour l’évaluation des trajectoires de biomasse prévues est de dix ans. Pour une biomasse de B25%, la probabilité liée aux taux d’exploitation possibles devrait être d’au moins 90 %. Pour une biomasse de B10%, cette probabilité devrait être de 99 à 100 %; la pêche ne serait pas permise si les estimations de la biomasse de la population ne dépassent pas B10%.

Le Comité a choisi un modèle stock-recrutement de Ricker structuré selon l’âge pour estimer les biomasses historiques et actuelles. Le détroit de Georgia a été modélisé comme une seule unité (zones statistiques 13 à 19, 28 et 29), comme quatre régions (sud est : zones statistiques 28 et 29, excluant 29-5; nord est : zones statistiques 15 et 16; nord ouest : zones statistiques 13 et 14; sud ouest : zones statistiques 17, 18, 19 et 29-5) et comme une région modifiée qui ne comprend pas la région sud-est puisque les données de capture et d’effort pour cette région ne sont pas fiables et que les estimations actuelles de la biomasse y sont inférieures à 1 % des estimations de la biomasse historique. Les estimations actuelles de la biomasse dans les régions nord-est, nord ouest et sud ouest correspondent respectivement à 12 %, à 7 % et à 20 % des estimations de la biomasse historique.

Selon le modèle de population choisi par le Comité, lequel regroupe ces trois régions, l’abondance de la morue lingue a atteint un minimum en 1990 (2 % de la biomasse historique) et la biomasse actuelle représente 15 % de la biomasse historique. Selon le cadre de gestion, cette population est caractérisée comme surpêchée, et tout taux d’exploitation choisi devrait permettre donner une probabilité de 95 % que la biomasse augmente pendant dix ans.

Le nombre moyen de captures annuel de la pêche récréative avant la fermeture de cette pêche en 2002, soit de 1991 à 2001, a été estimé à 4 880; les prises ont varié de 2 912 en 1999 à 8 219 en 2001. En se fondant sur ces chiffres, le Comité a recommandé que de 5 000 à 7 000 morues-lingues soient capturées annuellement dans la pêche récréative. Les projections de l’effectif du stock pour des captures annuelles de 5 000 et de 7 000 morues-lingues durant les dix prochaines années indiquent qu’il y a une probabilité de 50 % que la biomasse du stock atteigne respectivement 44 et 43 % de la biomasse historique en 2013.

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