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R et D en aquaculture au Canada de 2015

Interactions environnementales

ÉVALUATION DU BEGGIATOA ET DU CPO À TITRE D’INDICATEURS DE LA CONDITION DE L’HABITAT BENTHIQUE DANS LES SUBSTRATS DURS AU MOYEN DE DONNÉES VISUELLES RECUEILLIES DE FAÇON SAISONNIÈRE DANS LES NOUVEAUX SITES DE PISCICULTURE ET VERS LA FIN DE LA PRODUCTION À DES SITES ÉTABLIS

Ce projet avait comme but principal l’évaluation du Beggiatoa (un type de bactérie aquatique) et des complexes de polychètes opportunistes (CPO) en tant qu’indicateurs potentiels de la présence de dépôts autour des sites piscicoles situés dans des substrats durs. L’étude a été réalisée sur la côte Sud de Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.) et couvrait une vaste gamme de types de substrats, c’est-à-dire des sédiments fins et moyens à un substrat rocheux prédominant. On a remarqué des changements dans l’abondance et la diversité des communautés benthiques à la suite du dépôt de déchets aquacoles. Les résultats de l’étude indiquent que l’état du site piscicole (c.-à-d., situation de référence, de production et de mise en jachère) avait l’incidence la plus prononcée sur la présence de Beggiatoa et des CPO, ce qui fait en sorte que ces derniers sont des indicateurs acceptables des effets des activités aquacoles sur le benthos. Bien que leur présence ou leur absence soit corrélée à d’autres variables, dont la présence de floculant, de sulfure, et le dégagement de gazeux, la couverture de Beggiatoa n’augmente pas de façon linéaire en fonction du taux de sulfure (Hamoutene 2014). L’abondance de Beggiatoa et de CPO a diminué en fonction de la distance par rapport à la cage (utilisée comme indice de la diminution des dépôts) et devient également plus irrégulière dans sa répartition. La présence d’indicateurs a été signalée à des distances moyennes d’environ 70 m des cages, ce qui suggère qu’il est nécessaire d’étendre les transects d’échantillonnage à au moins 120 m (plutôt que 50 m selon les protocoles de réglementation) avec des stations séparées par une distance de 20 à 30 m pour mieux définir les zones de dépôt.

En raison de la nature appauvrie de certains milieux benthiques et de la présence persistante d’indicateurs dans d’autres milieux, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l’efficacité des périodes de mise en jachère à titre d’outil de gestion à Terre-Neuve-et-Labrador.

Avr. 2011 – Mar. 2015

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Dounia Hamoutene (MPO)

Équipe du projet : Lee Sheppard (MPO)

Contact : Dounia.Hamoutene@dfo-mpo.gc.ca

SURVEILLANCE BENTHIQUE DE SUBSTRATS DURS EN MILLIEU DE SALMONICULTURE : INDICATIONS SUPPLÉMENTAIRES SUR LES TAXONS INDICATEURS ACTUELLEMENT UTILISÉS EN COLOMBIE-BRITANNIQUE

L’utilisation de taxons indicateurs pour la surveillance des répercussions écologiques nécessite une connaissance et une compréhension approfondies de la biologie et de l’histoire naturelle des espèces utilisées. Cette recherche procure des connaissances supplémentaires que les responsables des politiques peuvent utiliser pour prendre des décisions de gestion plus éclairées.

Pour la surveillance benthique des substrats durs aux sites aquacoles de la Colombie-Britannique, au Canada, on utilise actuellement deux taxons indicateurs : (1) la bactérie filamenteuse blanche formant des tapis microbiens Beggiatoa, et (2) les complexes de polychètes opportunistes (CPO). Ces groupes d’organismes sont tous deux observés dans les zones à enrichissement élevé. Toutefois, de nombreuses questions demeurent quant à la signification de leur présence. Ces recherches ont été entreprises pour en savoir plus sur chaque taxon et connaître précisément le contenu de chaque groupe au moment de l’enregistrement de la séquence vidéo. Des tapis microbiens de Beggiatoa ont été échantillonnés afin de mesurer l’abondance, la biomasse et les types, en mettant l’accent sur les corrélations avec les variables environnementales et les estimations du pourcentage de couverture. La corrélation entre les quantités de Beggiatoa mesurées et les estimations du pourcentage de couverture est faible, ce qui laisse entendre que les quantités réelles de bactéries vivantes sont surévaluées ou sous-évaluées lorsqu’un utilise uniquement des méthodes visuelles. Des groupes de CPO ont été échantillonnés et identifiés à l’aide d’un séquençage de l’ADN basé sur l’utilisation d’outils moléculaires développés afin d’éliminer la nécessité de faire appel à des taxonomistes hautement spécialisés.

Sep. 2012 – Aoû. 2014

Nom du responsable : Aisling Brady (NIC)

Collaborateurs : Creative Salmon; Marine Harvest Canada; Grieg Seafood; Cermaq; Mainstream Biological Consulting Inc.

Contact : Aisling.Brady@nic.bc.ca

www.nic.bc.ca/about_us/research_innovation/current_research.aspx

CAPACITÉ D’AUTOÉPURATION DES MATIÈRES ORGANIQUES PROVENANT DE LA SALMONICULTURE : AMÉLIORATION DES PRÉDICTIONS DU MODÈLE DES IMPACTS BENTHIQUES

Ce projet de recherche vise à accroître les connaissances scientifiques sur l’impact des effluents de matières exerçant une demande biochimique d’oxygène (DBO) dans divers habitats benthiques, y compris les substrats meubles, mixtes et durs. Ces connaissances ont pour but d’améliorer les compétences au chapitre des prédictions relatives aux impacts benthiques et de la conception des programmes de surveillance connexes.

L’échelle spatiale, l’ampleur et la persistance des effets benthiques engendrés par les matières rejetées par les piscicultures et exerçant une DBO dépendent d’une série de facteurs qui influent sur le dépôt, le recyclage et le transport des effluents. Les impacts potentiels du rejet de matières exerçant une DBO provenant des parcs en filet sur les communautés benthiques ont été évalués pendant l’aménagement des sites, à l’aide de modèles qui ne tiennent pas compte de la capacité inhérente des divers habitats benthiques à minéraliser (recycler) ces matières sans altérer l’état oxique naturel des sédiments. Ce seuil d’enrichissement organique est communément appelé « capacité d’autoépuration » du fond marin. Ce nouveau projet de recherche multidisciplinaire vise à accroître l’expertise et les connaissances scientifiques concernant les principaux processus physiques, chimiques et biologiques qui ensemble déterminent la capacité d’autoépuration d’un site. Les programmes de recherche sur le terrain ont été conçus de façon à obtenir les connaissances nécessaires à l’élaboration d’un nouveau modèle d’évaluation des sites d’élevage. Le modèle sera basé sur les données calculées actuelles et sur les résultats d’un modèle de déplacement des eaux fondé sur un modèle des volumes finis d’océanologie côtière à équation primitive. Le modèle qui sera développé permettra de prédire avec plus de précision l’ampleur et l’échelle spatiale des impacts des piscicultures sur le benthos.

Jan. 2014 – Mar. 2017

Financement : MPO – Programme de recherche sur la réglementation de l’aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Peter Cranford (MPO)

Équipe du projet : Brent Law, Fred Page, Shawn Robinson, Herb Vandermeulen, Susan Haigh, Terri Sutherland (MPO)

Collaborateur : Raymond Bannister (IMR)

Contact : Peter.Cranford@dfo-mpo.gc.ca

ÉLABORATION ET VALIDATION DE MÉTHODES DE DÉTECTION ALTERNATIVES À TITRE D’INDICATEURS DE RENDEMENT DE L’ÉTAT OXIQUE DES SÉDIMENTS DES FONDS MARINS

Cette recherche en cours a pour but d’accroître le niveau de confiance envers les résultats du programme de réglementation de l’aquaculture et les décisions de gestion connexes.

On évalue actuellement les effets potentiels des effluents de matières exerçant une demande biochimique d’oxygène (DBO) provenant des piscicultures, en surveillant l’état oxique des sédiments des fonds marins. Pour déterminer l’impact des dépôts de matière exerçant une DBO, on utilise habituellement des indicateurs de rendement comme les concentrations totales de sulfures « libres » et le potentiel d’oxydo-réduction (EH). Bien que la méthode électrochimique permettant de mesurer les concentrations de sulfure soit devenue l’approche normalisée pour la surveillance de l’aquaculture, elle est possiblement moins appropriée (niveau de précision, main-d’œuvre, coûts, etc.) que certaines des autres méthodes alternatives actuellement disponibles. Des préoccupations ont également été exprimées relativement aux effets possibles de l’entreposage des échantillons sur l’exactitude des données. La recherche en cours a pour but d’évaluer les autres méthodes de détection des impacts des matières exerçant une DBO qui sont plus précises et moins sujettes aux erreurs, tout en demeurant pratiques pour l’industrie. Les travaux préliminaires consistaient à tester un spectrophotomètre UV de terrain capable de mesurer rapidement les concentrations de sulfure à bord des navires d’échantillonnage immédiatement après la collecte des échantillons. Cette méthode a été choisie puisqu’elle permet d’éliminer la nécessité d’étalonner fréquemment les instruments, ne requiert aucun produit chimique et permet d’éviter les problèmes liés à la perte potentielle de sulfure pendant l’entreposage. Actuellement, on se penche sur d’autres méthodes permettant de mesurer les concentrations de sulfure (p. ex., capteurs ampérométriques, bleu de méthylène automatisé) et les autres indicateurs de l’impact des matières exerçant une DBO (oxygène dissous).

Jan. 2014 – Mar. 2016

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Peter Cranford (MPO)

Équipe du projet : Blyth Chang, Fred Page (MPO)

Contact : Peter.Cranford@dfo-mpo.gc.ca

Lindsay Brager et Vanessa Zions prélevant une carotte de sédiments près d’une exploitation salmonicole dans le but d’évaluer l’état oxique des sédiments. Photo : Peter Cranford (MPO)

IMPACT DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE SUR LA PRODUCTION AQUACOLE DES ÎLES DE LA MADELEINE : CAS DE LA MOULE BLEUE, DU PÉTONCLE GÉANT, ET DE L’HUÎTRE AMÉRICAINE

L’objectif principal du projet est d’évaluer la capacité d’adaptation de la production maricole des Îles de la Madeleine au réchauffement climatique en étudiant le cas de la moule bleue (Mytilus edulis), du pétoncle géant (Placopecten magellanicus), et de l’huître américaine (Crassostrea virginica).

Ce projet vise à mieux comprendre l’impact du réchauffement climatique sur la production maricole et à étudier les alternatives offertes aux producteurs. La production aquacole de la moule bleue, du pétoncle géant et de l’huître américaine, est un secteur d’activité économique important aux Îles de la Madeleine. Depuis les dernières années, les gens impliqués dans ce secteur d’activité notent certains signes d’affaiblissement chez les organismes présents dans les sites d’élevage en lagune. Ces changements semblent coïncider avec l’augmentation de la durée d’exposition à des températures au-dessus de 20°C ainsi qu’à des sommets de températures plus hautes que la normale en été. Par exemple, entre 1995 et 1997 la température de l’eau dans les lagunes a excédé 20°C durant une période moyenne de 23 jours à partir du début août, alors que cette période a duré 58 jours entre 2007 et 2009, et ce dès la mi-juillet. Afin de répondre aux questionnements de l’industrie concernant les effets du réchauffement des eaux sur leur production et d’aider ce secteur à faire face à cette nouvelle problématique, il est important, tel que recommandé par l‘Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de prévoir des alternatives qui permettront d’assurer une gestion durable de l’aquaculture dans le contexte du réchauffement climatique. Ce projet vise à étudier les relations entre les rendements aquacoles, les caractéristiques environnementales aux sites d’élevage, les conditions trophiques du milieu et l’état physiologique des individus.

Juin 2014 – Juil. 2017

Financement : Fonds de Recherche du Québec en Nature et Technologies (FRQNT), Merinov et UQAR – Fond d’Amorçage de Partenariat (FAP)

Nom du responsable : Lisandre Solomon (Merinov)

Équipe du projet : Madeleine Nadeau, techniciens/ouvriers (Merinov)

Collaborateur : Réjean Tremblay (UQAR-ISMER)

Contact : Lisandre.Solomon@merinov.ca

Préparation du matériel pour l’échantillonnage. Photo : Jacques Richard

ÉTUDE ÉCOSYSTÉMIQUE DES INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES DE L’ÉLEVAGE EN EAU DOUCE ET ÉVALUATION DU NIVEAU DE RÉTABLISSEMENT ULTÉRIEUR DE L’ÉCOSYSTÈME

Des chercheurs aux lacs expérimentaux ont exploité un élevage expérimental de truite arc-en-ciel (L375) de 2003 à 2007. Pendant une période de deux ans précédant la production, tout au long de la production et pendant une période de deux ans après la production, l’exploitation aquacole L375 et le lac de contrôle (L373) ont fait l’objet d’une surveillance étroite. Après une période de quatre à cinq ans d’élevage de poissons, on a constaté une diminution importante de la densité et de la diversité d’invertébrés benthiques le long d’un transect de 100 m à partir de la cage à poissons, de même qu’une augmentation de la teneur en phosphore total et de la production d’algues dans la colonne d’eau. Chez la population de touladis sauvages du lac de l’emplacement L375, on a constaté une amélioration de la condition, un taux accru de survie et un accroissement de la reproduction. Au cours des cinq années d’élevage, la population a presque doublé. Chez les espèces de poissons fourragères, qui n’ont pas fait l’objet d’une surveillance aussi étroite que le touladi, on a constaté une augmentation du nombre de prises par unité d’effort pour bon nombre d’espèces. Cette prolongation du projet vise à permettre aux chercheurs de continuer à surveiller le rétablissement des composantes de l’écosystème sur lesquelles les activités aquacoles ont eu la plus grande incidence. À l’heure actuelle, on s’intéresse particulièrement aux effets de l’aquaculture sur les sédiments en raison de l’intention des organismes de réglementation d’ajouter la surveillance des sédiments aux conditions associées à la délivrance de permis d’utilisation de cages à des fins commerciales. La surveillance du rétablissement des sédiments sous l’exploitation aquacole de la région des lacs expérimentaux offrira une excellente occasion de mesurer le taux d’élimination des déchets dans le cadre des processus d’autoépuration.

Avr. 2010 – Mar. 2014

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : Northern Ontario Aquaculture Association (NOAA)

Nom du responsable : Cheryl Podemski (MPO)

Collaborateur : Northern Ontario Aquaculture Association (NOAA)

Contact : Cheryl.Podemski@dfo-mpo.gc.ca

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

INTERACTIONS ENTRE L’ÉLEVAGE DES MOULES AU LARGE ET LES ESPÈCES PRÉSENTANT UNE IMPORTANCE COMMERCIALE : ÉVALUATION DES EFFETS INDIRECTS

La macrofaune benthique (p. ex. : crabe, plie, homard) est souvent plus abondante aux sites de mytiliculture que dans les zones environnantes, mais les effets de cette culture sur la productivité de ces organismes sont inconnus. On croit que les changements dans les communautés endofauniques (vers, myes et autres espèces vivant dans les sédiments des fonds marins) causés par la charge organique issue de la mytiliculture ont possiblement des répercussions sur les animaux qui se nourrissent de ces organismes. Dans le cadre de cette étude, on évalue les effets indirects de la mytiliculture sur le crabe et la plie, au moyen d’une série d’expériences basées sur la manipulation du système. En bref, une série de cages a été installée aux îles de la Madeleine (Québec) sur le fond marin se trouvant sous une exploitation mytilicole au large des côtes, et à l’extérieur de l’exploitation. On a également installé des cages sur le fond marin où les taux de charges organiques ont été modifiés au préalable de façon à altérer les communautés benthiques. Dans les deux cas, on a placé dans les cages des crabes ou des plies, leur permettant de se nourrir des ressources présentes dans le milieu expérimental pendant environ une semaine pour ensuite échantillonner les individus afin de déterminer de quoi se nourrissent les organismes dans les différentes zones en procédant à une analyse du contenu intestinal. Par la suite, l’effet des ressources disponibles dans le milieu sur les taux de croissance instantanée des individus a été déterminé en utilisant des indicateurs biochimiques (ratios ARN : ADN) et en mesurant les taux de croissance de l’otolithe (os de l’oreille interne du poisson). Ces travaux permettront d’établir si les sites de mytiliculture entraînent une agrégation de la macrofaune benthique uniquement ou si ces sites peuvent également avoir un effet en cascade sur leur productivité.

Avr. 2013 – Mar. 2016

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : Société de Développement de l’Industrie Maricole (SODIM); Ressources Aquatiques Québec (RAQ); Université du Québec à Rimouski (UQAR)

Nom du responsable : Annick Drouin (MPO)

Équipe du projet : Chris McKindsey, Andrea Weise (MPO); Philippe Archambault, Céline Audet (ISMER); Pascal Sirois (UQAC); Christian Vigneau (La moule du large Inc.)

Contact : Annick.Drouin@dfo-mpo.gc.ca

Homard examinant un mésocosme expérimental, aux îles de la Madeleine. Photo : Chris McKindsey (MPO)

DÉVELOPPEMENT D’UNE MÉTHODOLOGIE FIABLE D’ÉTALONNAGE DES SONDES DE SULFURES

La surveillance environnementale des industries de l’aquaculture de poissons au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique s’appuie sur la mesure des concentrations de sulfures dans les sédiments pour détecter les impacts environnementaux négatifs de l’aquaculture sur les substrats de sédiments mous. Cependant, on constate souvent de grandes variations dans les valeurs des concentrations en sulfures dans les échantillons prélevés à une même installation aquacole et même parmi les sous-échantillons récoltés en triplicats sous une seule cage. Ces différences peuvent être attribuées à la variabilité de l’étalonnage des sondes de sulfures. L’objectif de ce projet était d’élaborer une méthodologie cohérente pour l’étalonnage de ces sondes. Des études en laboratoire ont été effectuées sur les différents paramètres qui étaient considérés comme des contributeurs à la variabilité observée en ce qui a trait à l’étalonnage des sondes. La normalisation des procédures développées dans le cadre de ce projet contribue à faire en sorte que l’utilisation de sondes de sulfures dans le cadre des activités de surveillance environnementale de l’aquaculture canadienne des poissons au Canada soit aussi cohérente, fiable et précise que possible.

Les résultats de cette étude ont permis de clarifier certaines problématiques liées à la méthode utilisée pour étalonner les sondes de sulfures. Cependant, d’autres questions demeurent et cette recherche se poursuivra afin d’inclure des travaux supplémentaires sur les protocoles en laboratoire et pour examiner les problèmes liés à la collecte d’échantillons de sédiments, au transport, à l’entreposage, à la manipulation et à l’analyse.

Avr. 2013 – Mar. 2014

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : Atlantic Canada Fish Farmers Association (ACFFA); Sweeney International Marine Corp. (SIMCorp)

Nom du responsable : Blythe Chang (MPO)

Collaborateurs : ACFFA; SIMCorp

Contact : Blythe.Chang@dfo-mpo.gc.ca

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

Sonde à sulfures, sonde à température, et compteur (de gauche à droite). Photo : Fred Page (MPO)

AVANCÉES EN MATIÈRE DE MÉTHODES ROBUSTES POUR L’ÉTALONNAGE DES SONDES À SULFURES ET L’ÉCHANTILLONNAGE DES SÉDIMENTS

Les résultats de ce projet pourront contribuer à l’élaboration de méthodes pour l’échantillonnage des sédiments étant fiables, précises, uniformes et robustes que pourront adopter les organismes de réglementation provinciaux.

La surveillance environnementale des activités de pisciculture marine au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique s’appuie sur la mesure des concentrations de sulfures dans les sédiments des concessions, comme indicateur fondamental des impacts environnementaux néfastes de la pisciculture sur fond marin à substrat meuble. Les ministères provinciaux du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de la Colombie-Britannique ont établi leurs propres procédures opérationnelles normalisées (PON) pour évaluer l’impact environnemental de l’industrie aquacole. La comparaison de ces PON démontre qu’il existe plusieurs différences entre les régions, et que ces différences pourraient entraîner l’obtention de résultats différents.

De précédentes recherches ont révélé que les solutions standard (étalon) utilisées pour surveiller les concentrations de sulfure contenues dans les sédiments se dégradent beaucoup au fil du temps, tout comme l’exactitude des sondes (après l’étalonnage). Selon les résultats, d’autres recherches devraient être menées sur les méthodes de surveillance des concentrations de sulfure dans les sédiments, notamment en ce qui concerne les changements potentiels de l’exactitude des sondes après leur utilisation dans les sédiments contenant des concentrations élevées de sulfure et les effets de la salinité sur ces étalons. Dans le cadre de ce projet de recherche, on étudiera également les sources possibles d’erreurs dans les méthodes utilisées pour prélever, entreposer, transporter et manipuler les échantillons de sédiments.

Avr. 2014 – Mar. 2016

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : Atlantic Canada Fish Farmers Association (ACFFA); Sweeney International Marine Corp (SIMCorp)

Nom du responsable : Blythe Change (MPO)

Équipe du projet : David Wong, Kenneth MacKeigan, Monica Lyons, Fred Page, Nathan Blasco, Ed Parker (MPO); Bob Sweeney, Leah Lewis-McCrea, Tara Daggett, Amanda Smith, Janelle Arsenault (SIMCorp); Jessica Whitehead (NSDFA); Troy Lyons (NB DELG); Betty House (ACFFA)

Collaborateurs : Atlantic Canada Fish Farmers Association (ACFFA); Sweeney International Marine Corp. (SIMCorp)

Contact : Blythe.Chang@dfo-mpo.gc.ca

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

LA PALOURDE AMÉRICAINE (MERCENARIA MERCENARIA) PEUT-ELLE FAIRE AUGMENTER LE TAUX DE RÉTABLISSEMENT DE LA ZOSTÈRE MARINE (ZOSTERA MARINA) DANS LES ZONES AFFECTÉES PAR L’OSTRÉICULTURE?

Les stratégies mises à l’essai dans le cadre de cette étude pourraient favoriser l’élaboration de pratiques écologiques pour l’industrie aquacole en atténuant les effets négatifs des concessions actives et en éliminant l’impact des sites qui ne sont plus utilisés.

Les assemblages de zostères marines diminuent dans plusieurs régions du monde – une diminution principalement attribuable à l’augmentation de l’apport en nutriments et en sédiments provenant de sources terrestres, mais aussi en raison de l’ombrage créé par les structures d’aquaculture. Des activités visant au rétablissement des stocks ont été testées, comme la dissémination manuelle de semence et la transplantation de plantes entières, cependant ces activités ont eu très peu d’effets positifs par rapport à leur coût élevé. Il a été démontré que les bivalves stimulent la croissance de la zostère en clarifiant la colonne d’eau, ce qui entraîne une augmentation de la disponibilité de lumière, et en produisant des déchets (c.-à-d., fèces, pseudofèces) ayant comme effet de faire augmenter les niveaux d’azote. Ce projet vise à déterminer si l’ensemencement de palourdes américaines (Mercenaria mercenaria) permet d’accroître le rétablissement de la zostère dans les zones affectées par l’ostréiculture. Diverses quantités de palourdes américaines seront donc introduites dans les zones où les colonies de zostères sont très peu nombreuses ou éparses en raison de l’ombrage créé par le matériel utilisé à d’anciens sites commerciaux d’ostréiculture en suspension. Les caractéristiques des sédiments, telles que la porosité (c.-à-d., espacement entre les particules), le contenu organique ainsi que les niveaux de carbone et d’azote, seront surveillées de même que la croissance et le rétablissement des zostères sur une période de trois ans. On ensemencera également des palourdes directement sous les lignes de poches d’huîtres suspendues dans un site aquacole actif, afin de déterminer si la présence de palourdes stimulera la croissance des populations de zostère dans cette zone particulièrement affectée.

Avr. 2014 – Mar. 2017

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : L’Étang Ruisseau Bar Ltd.

Nom du responsable : Monica Boudreau (MPO)

Équipe du projet : André Mallet (L’Étang Ruisseau Bar Ltd.); Claire Carver (Carver Marine Consulting); Marie-Hélène Thériault (MPO)

Collaborateur : L’Étang Ruisseau Bar Ltd.

Contact : Monica.Boudreau@dfo-mpo.gc.ca

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

Huîtres cultivé au fond de la colonne d’eau dans un herbier de zostères. Photo : Luc Comeau (MPO)

DÉVELOPPEMENT DE LA COMPOSANTE BENTHIQUE DE L’AQUACULTURE MULTITROPHIQUE INTÉGRÉE (AMTI) EN VUE DE RÉDUIRE LES RÉPERCUSSIONS PROVENANT DES NUTRIMENTS ORGANIQUES ISSUS D’EXPLOITATIONS AQUACOLES ET PROGRÈS EN MATIÈRE DE PROCÉDURES OPÉRATIONNELLES NORMALISÉES

Ce projet fournira des renseignements de base sur la faisabilité du développement de la composante benthique de l’AMTI, où l’on prévoit que se produira la majeure partie de l’assimilation des nutriments provenant de déchets.

L’AMTI s’est beaucoup développée au cours de la dernière décennie au Canada et la composante pélagique a été priorisée. Les organismes filtreurs pélagiques jouent un rôle important dans le système d’AMTI pour la diversification économique et le contrôle des particules fines, des agents pathogènes ainsi que des parasites qui nuisant à l’exploitation aquacole. Cependant, ces organismes sont incapables de filtrer les particules de grande taille qui sont caractéristiques de la majorité des nutriments émanant des déchets. Ces grandes particules peuvent être consommées par des espèces benthiques qui ne font pas encore partie des systèmes d’AMTI. Le but de ce projet est d’étudier la production de trois espèces candidates pour la composante benthique de l’AMTI : l’oursin vert (Strongylocentrotus droebachiensis), l’holothurie de l’Atlantique Nord (Cucumaria frondosa) et le pétoncle géant (Placopecten magellanicus). On étudiera la capacité de ces espèces à exploiter avec succès les nutriments organiques provenant des fermes d’élevage de saumons ainsi que l’efficacité des diverses structures de confinement (p. ex., cages, filets) utilisées. En plus de recueillir des renseignements de base sur la culture des espèces, on recueillera des données de référence sur la présence des agents pathogènes connus du poisson qui peuvent être associés aux pratiques d’AMTI pour ces espèces. La petite culture expérimentale produite dans le cadre de cette recherche sera évaluée afin d’en assurer l’innocuité ainsi que les attributs de commercialisation.

Avr. 2014 – Mar. 2017

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : Kelly Cove Salmon Ltd.

Nom du responsable : Shawn Robinson (MPO)

Équipe du projet : Terralynn Lander, Craig Smith (MPO)

Collaborateurs : Keng Pee Ang (Kelly Cove Salmon Ltd.)

Contact : Shawn.Robinson@dfo-mpo.gc.ca

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

Les plaques en fibre de verre qui seront utilisées pour la fixation des larves d’oursins dès qu’elles seront produites dans l’écloserie et prêtes pour la métamorphose. Photo : Shawn Robinson (MPO)

Gros plan des diatomées recouvrant les plaques du réservoir de fixation des juvéniles. Photo : Shawn Robinson (MPO)

CIRCULATION, TRANSPORT ET DISPERSION DE L’EAU SUR L’ÎLE DE GRAND MANAN

Les résultats de cette recherche aideront à désigner des zones de gestion des baies et orienteront les décisions concernant la santé du poisson en ce qui concerne la gestion des parasites comme le pou du poisson ainsi que des maladies et des virus comme l’anémie infectieuse du saumon (AIS).

La majorité des exploitations salmonicoles dans l’est de l’île de Grand Manan (Nouveau-Brunswick) ont été empoissonnées en 2013. L’introduction de stocks importants de poissons dans cette région a suscité quelques questions concernant les répercussions potentielles de l’industrie de l’aquaculture sur la gestion de la santé du poisson ainsi que des interactions possibles avec les pêches traditionnelles. Dans le cadre de ce projet de recherche, les chercheurs ont recueilli des données océanographiques à l’aide de courantomètres en vue d’obtenir de l’information importante sur la circulation de l’eau ainsi que sur le transport et la dispersion des vecteurs de maladies, des parasites et des produits de traitement dans la région.

Ce projet a permis d’améliorer la compréhension de la circulation de l’eau dans l’est de l’île de Grand Manan. Il orientera les décisions concernant les limites de la zone aquacole de gestion des baies, les niveaux de production des exploitations aquacoles et les interactions entre l’aquaculture et les pêches. L’amélioration des connaissances sur la circulation de l’eau favorisera également la gestion de la santé des poissons et permettra de déterminer les moments propices aux traitements contre le pou du poisson. Les travaux futurs devraient porter sur les variations saisonnières et explorer d’autres zones géographiques.

Avr. 2013 – Mar. 2014

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : Atlantic Canada Fish Farmers Association (ACFFA)

Nom du responsable : Blythe Chang (MPO)

Collaborateur : Atlantic Canada Fish Farmers Association (ACFFA)

Contact : Blythe.Chang@dfo-mpo.gc.ca

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

Animation montrant la vitesse et la direction du courant à cinq emplacements où des courantomètres ont été déployés et à trois profondeurs différentes : proche de la surface, mi-profondeur (six mètres sous la surface de l’eau) et près du fond. L’animation est fondée sur les données réelles du courantomètre et représente un cycle de marée (12,4 heures) débutant peu après minuit le 9 avril 2014. Animation : Randy Losier (MPO)

MODÉLISATION PRÉDICTIVE POUR L’INTOXICATION PAR PHYCOTOXINE PARALYSANTE DANS LE DÉTROIT DE BAYNES, EN COLOMBIE-BRITANNIQUE

Les résultats de cette recherche vont aider à améliorer la durabilité générale de l’industrie de l’aquaculture en Colombie-Britannique (C.-B.) en aidant le Ministère à prendre des décisions au sujet de l’emplacement des sites d’aquaculture, en plus de permettre à l’industrie de l’aquaculture de planifier les récoltes et d’éviter les coûteux rappels de produits.

L’intoxication par phycotoxine paralysante (IPP) est une maladie potentiellement mortelle causée par l’ingestion de mollusques contaminés par la phycotoxine paralysante provenant du phytoplancton. Ce projet consistait à élaborer un modèle prédictif afin de déterminer et de prédire où et quand des floraisons phytoplanctoniques risquaient de se produire. Diverses données environnementales et hydrographiques se rapportant à le détroit de Baynes (C.-B.) ont été compilées, puis on a évalué les liens entre ces facteurs et les occurrences d’IPP au moyen d’analyses statistiques (corrélations). Les facteurs les plus importants, en ce qui concerne la prédiction des taux d’IPP, étaient le moment de l’année, la salinité et la pluviosité. Plus précisément, on a constaté une corrélation entre la quantité mesurable de pluie tombée dans les trois ou quatre jours précédant l’échantillonnage et les niveaux d’IPP. Les prédictions du modèle d’intoxication par phycotoxine paralysante se sont avérées exactes 97 % du temps, ce qui en fait un outil précieux pour déterminer, en temps réel, les périodes de risque accru pour la conchyliculture.

Avr. 2011 – Mar. 2014

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : Mac’s Oysters Ltd.

Nom du responsable : Anya Dunham (MPO); Rob Marshall (Mac’s Oysters Ltd.)

Équipe du projet : Gordy McLellan; (Mac’s Oysters Ltd.)

Collaborateurs : Mac’s Oysters Ltd.

Contact : Anya.Dunham@dfo-mpo.gc.ca

www.dfo-mpo.gc.ca/aquaculture/acrdp-pcrda/index-eng.htm

Vue aérienne de le détroit de Baynes, en Colombie-Britannique. Photo : Gordy McLellan (Mac’s Oysters Ltd.)

Conchyliculture sur radeaux dans la baie Metcalf, en Colombie-Britannique. Photo : Robert Marshall

ÉVALUATION DES EFFETS À DISTANCE DE L’AQUACULTURE SUR LE BENTHOS ET SUR LE RÉTABLISSEMENT DES SITES DANS L’ESTUAIRE LETANG, AU NOUVEAU-BRUNSWICK

On s’attend à ce que cette recherche nous permette d’obtenir des renseignements sur l’état du milieu benthique à distance de la zone d’aquaculture dans l’estuaire Letang, avant et après la mise en œuvre de pratiques de gestion de la baie, dans un contexte temporel et spatial. Ces nouvelles données permettront également de faire la lumière sur le rétablissement à long terme d’un site aquacole où les opérations ont cessé.

L’estuaire Letang, situé dans la partie inférieure de la baie de Fundy, est un goulet de marée où l’aquaculture de poissons marins, en particulier le saumon de l’Atlantique, est pratiquée depuis les années 1980. Un projet sur plusieurs années (2012-2016) a été entrepris en collaboration avec l’industrie, le gouvernement et les organisations non gouvernementales pour évaluer les effets à distance de la salmoniculture à la suite d’une étude de base menée dans les années 1990 dans la même région. L’objectif est de documenter, de comparer et d’évaluer les conditions actuelles et celles des deux dernières décennies à la lumière des diverses mesures d’atténuation entreprises depuis, notamment la réduction des sites d’exploitation, l’établissement de sites et de protocoles de traitement ainsi que la mise en jachère conformément aux procédures de gestion de la baie.

L’étude est fondée sur les communautés de la macrofaune benthique et les paramètres environnementaux échantillonnés chaque année dans les zones de pisciculture de la baie Limekiln et de Bliss Harbour, et dans une zone de référence où il n’y a aucune exploitation aquacole. Le projet sera effectué lors d’un cycle de mise en jachère complet afin d’évaluer les effets potentiels lors des années d’exploitation de 2013 et 2014 sur la cessation des activités à l’échelle de la baie dans l’estuaire Letang en 2012 et en 2015. De plus, une évaluation du rétablissement à long terme dans un site non exploité depuis 1998, mais qui se trouve dans une zone d’exploitation aquacole intensive, sera entreprise à l’aide des données de base de 1995-2000.

Mar. 2012 – Avr. 2016

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : Northern Harvest Sea Farms Ltd.

Nom du responsable : Andrew Cooper (MPO); Gerhard Pohle (CSMH)

Équipe du projet : Rebecca Milne, Lou Van Guelpen (CSMH); Marc Blanchard (MPO); Robert H. Findlay (Université d’Alabama); K. Robert Clarke (Plymouth Marine Laboratory); Karl Whelan (Eastern Charlotte Waterways)

Collaborateur : Larry Ingalls (Northern Harvest Sea Farms Ltd.)

Contact : Andrew.Cooper@dfo-mpo.gc.ca

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

Gerhard Pohle prélève un échantillon d’eau dans le cadre de l’étude sur le terrain à bord du Viola M. Davidson. Photo : Andrew Cooper (MPO)

VALIDATION DU MODÈLE DEPOMOD EN COMPARANT DES TECHNIQUES VISUELLES EMPLOYÉES POUR OBSERVER LA VARIABILITÉ SPATIALE ET TEMPORELLE DU BENTHOS DANS DES SITES PISCICOLES ACTIFS ET MIS EN JACHÈRE À TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR

La plupart des sites piscicoles de Terre-Neuve-et-Labrador se trouvent en eau profonde sur des substrats durs. Les programmes de surveillance actuels reposent sur l’hypothèse selon laquelle ces sites ne devraient pas entraîner de sédimentation. Comme il a été démontré que de la matière organique s’accumulait à certains sites cette étude visait à évaluer le modèle de sédimentation DEPOMOD (et les données d’entrée nécessaires à l’exécution de ce modèle) en tant qu’outil de surveillance des sites piscicoles de Terre-Neuve-et-Labrador.

Les vitesses du courant dans la zone à l’étude étaient plutôt variables. D’après les prévisions du modèle DEPOMOD, on s’attendait à ce que les dépôts de carbone soient plus élevés en bordure de l’ensemble de cages, avec une diminution très marquée des dépôts à une distance de 25 m et plus. Les prédictions comprenaient également la présence de dépôts de faible taille à 50 et 100 m des cages. En outre, on a relevé divers processus physiques et biologiques (contenu en aliments et en eau, digestibilité des aliments, contenu en carbone des aliments et des matières fécales, vitesse de dépôt des déchets alimentaires et des matières fécales) qui affichaient des variations selon le modèle de sédimentation.

Bien que le modèle DEPOMOD a été démontré comme un outil potentiel utile pour la prédiction des dépôts organiques sur les sites à substrat dur, des analyses supplémentaires devraient être conduites à d’autres sites et à différentes étapes durant les périodes de production pour mieux valider son utilisation dans un plus large éventail de conditions environnementales que l’on observe à Terre-Neuve-et-Labrador.

Avr. 2010 – Mar. 2013

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : Northern Harvest Sea Farms Ltd.; Cold Ocean Salmon Inc.

Nom du responsable : Andry Ratsimandresy (MPO)

Collaborateurs : Northern Harvest Sea Farms Ltd.; Cold Ocean Salmon Inc.

Contact : Andry.Ratsimandresy@dfo-mpo.gc.ca

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

ÉTABLISSEMENT D’INDICATEURS BIOGÉOCHIMIQUES DES SÉDIMENTS POUR LA RÉGLEMENTATION DE L’AQUACULTURE D’EAU DOUCE EN CAGE

Les macroinvertébrés benthiques contribuent aux processus sédimentaires chimiques et microbiens. Ces organismes jouent un rôle déterminant dans l’assimilation des déchets ainsi que dans le transfert du carbone et de l’énergie, à partir des déchets produits par l’aquaculture, aux espèces de niveaux trophiques supérieurs dans les écosystèmes lacustres. Le dépôt de matières exerçant une demande biochimique d’oxygène (DBO) provenant des exploitations piscicoles d’eau douce en cage a un impact direct sur l’abondance et la diversité des assemblages d’invertébrés benthiques que l’on trouve à proximité immédiate des cages à poisson. Les invertébrés benthiques sont habituellement utilisés comme indicateurs de la condition du milieu benthique. Cependant, le prélèvement d’échantillons et l’identification taxonomique dans le cadre d’un programme de surveillance sont coûteux et requièrent beaucoup de temps. L’objectif de ce projet est d’établir les seuils biogéochimiques associés à des changements importants de l’abondance et de la structure de la communauté, que l’on pourrait utiliser pour établir des seuils réglementaires visant à gérer les dépôts de déchets aquacoles à des niveaux permettant de conserver un degré acceptable de modification du milieu benthique.

Ces connaissances appuieront l’évaluation des risques associés aux dépôts de matières exerçant une DBO et contribueront à l’élaboration de normes réglementaires et de protocoles de surveillance pour les sédiments affectés par l’aquaculture. Elles serviront aussi à documenter les pratiques de mise en jachère pour l’aquaculture d’eau douce en déterminant des cibles possibles en matière de rétablissement des sédiments.

Mar. 2015 – Mar. 2017

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Cheryl Podemski (MPO)

Équipe du projet : Megan Otu, Cyndi Wlasichuk, Jian Zhang, Doug Geiling (MPO)

Contact : Cheryl.Podemski@dfo-mpo.gc.ca

EFFETS DE L’OSTRÉICULTURE SUR LES POPULATIONS DE ZOSTÈRES MARINES ET LEUR RÉTABLISSEMENT

Dans le golfe du Saint-Laurent, au Nouveau-Brunswick, l’ostréiculture est pratiquée presque exclusivement près des rivages, dans les baies et les estuaires (à une profondeur de moins de cinq mètres), dans une zone qui chevauche directement l’habitat de la zostère marine (Zostera marina). Il a été démontré que l’ombrage croissant associé aux activités ostréicoles a une incidence négative sur la croissance et la survie des zostères marines. Ce projet vise à déterminer l’ampleur et le taux de rétablissement des zostères marines dans les zones où l’on a adopté les méthodes des poches suspendues et de l’ostréiculture surélevée sur table, dans le sud du golfe du Saint-Laurent, afin de mettre au point des pratiques de gestion exemplaires pour atténuer les impacts sur l’habitat benthique.

Aucun signe notable de rétablissement n’était évident après le retrait du matériel ostréicole pour les poches suspendues (à 216 jours), les tables de cultures aux sites existants (à 632 jours) ou les tables de cultures aux nouveaux sites aquacoles (à 794 jours), respectivement. Cependant, on a remarqué une canopée de faible hauteur pour certains groupes, ce qui indique la présence d’un certain degré de recrutement, mais les semis recrutés ne semble pas survivre jusqu’à maturité. Des recherches sont nécessaires afin de mieux comprendre ces résultats. Cette étude a permis d’obtenir de l’information cruciale sur la portée spatiale et temporelle du recrutement des zostères marines exposées à un ombrage benthique excessif dû aux poches suspendues et à l’ostréiculture surélevée sur table dans le sud du golfe du Saint-Laurent. Les connaissances acquises grâce à cette recherche faciliteront l’élaboration de pratiques de gestion exemplaires permettant de minimiser et d’atténuer les effets de l’ostréiculture. Elles permettront aussi de mieux positionner les tables d’élevage, de façon à réduire les impacts cumulatifs sur l’habitat benthique (notamment les zostères marines).

Avr. 2010 – Mar. 2013

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : L’Étang Ruisseau Bar Ltée.; Groupe SK Environmental & Communications

Nom du responsable : Marie-Hélène Thériault, Simon Courtenay (MPO)

Collaborateurs : L’Étang Ruisseau Bar Ltée.; Groupe SK Environmental & Communications

Contact : Marie-Helene.Theriault@dfo-mpo.gc.ca, Simon.Courtenay@dfo-mpo.gc.ca

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

Site aquacole d’élevage d’huîtres en suspension dans la baie de Saint-Simon, au Nouveau-Brunswick. Photo : Marc Skinner (MPO)

VALIDATION DE LA ROBUSTESSE DES MODÈLES DE LA CAPACITÉ DE CHARGE DE L’ÉCOSYSTÈME ÉLABORÉS POUR LA BAIE DE ST. PETERS

Le but de ce projet est d’évaluer si l’extraction du phytoplancton par la population de moules d’élevage dont la population est dense dans la baie de St. Peters, a dépassé la capacité de l’écosystème à renouveler les populations de phytoplancton. Dans le cadre de ce projet, la robustesse des modèles élaborés dans le cadre d’une étude précédente sera validée dans la baie de Malpeque. Bien que la superficie totale consacrée à la mytiliculture soit semblable dans les deux baies (environ 600 ha), le volume du bassin hydrographique est plus élevé dans la baie de Malpeque (592 000 000 m3) que dans la baie de St. Peters (40 000 000 m3). Le fait qu’un réseau hydrographique complexe soit associé à la baie de Malpeque et que l’on compte de multiples points de connexion entre la baie et le golfe du Saint-Laurent constitue d’autres caractéristiques distinctives. Ensemble, ces caractéristiques font de cet environnement un milieu complexe et, en conséquence, approprié pour la validation des modèles écosystémiques en cours d’élaboration pour l’aquaculture des mollusques et crustacés. L’adoption de pratiques de gestion proactive de l’aquaculture est une autre raison justifiant la mise en œuvre de ce projet. Le conseil de gestion des concessions aquacoles de l’Île-du-Prince-Édouard s’est lancé dans un exercice de planification concernant toute augmentation future de la superficie consacrée à la mytiliculture dans la baie de Malpeque. Les résultats de ce projet aideront à déterminer la répartition et la configuration optimales des nouvelles concessions dans la baie.

Avr. 2011 – Mar. 2014

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Luc Comeau (MPO)

Équipe du projet : Michel Starr, Liliane St-Amand, Thomas Guyondet, Rémi Sonier (MPO); Jon Grant, Ramon Filgueira (U Dalhousie)

Contact : Luc.Comeau@dfo-mpo.gc.ca

ÉTUDE DE LA VARIABILITÉ TEMPORELLE DES PROCESSUS DE RÉTABLISSEMENT DE LA MACROFAUNE AU COURS DES PÉRIODES DE JACHÈRE DANS LES SITES AQUACOLES DE TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR

L’industrie salmonicole de Terre-Neuve-et-Labrador se situe principalement dans la région de Coast of Bays, sur la côte Sud de l’île. Cette région se caractérise par des fjords où l’eau atteint une profondeur de 100 m et des baies protégées. Les substrats benthiques sont composés de roches ainsi que de pierres et comprennent certaines zones de dépôt éparses. L’étude s’appuie sur des relevés visuels du fond marin (au moyen d’échantillonnages de transects vidéo, qui remplacent les techniques axées sur les sédiments) pour évaluer les répercussions de l’aquaculture sur le benthos dans l’environnement de Terre-Neuve-et-Labrador.

Les données recueillies à partir des transects vidéo indiquent que les communautés naturelles de macrofaune benthique sur la côte Sud de Terre-Neuve-et-Labrador sont peu abondantes, mais que l’enrichissement organique causé par l’aquaculture modifie le milieu benthique. Ces modifications sont complexes et très variables, vraisemblablement selon les pratiques d’élevage, les facteurs environnementaux et la capacité du milieu à transformer la matière organique.

Ces recherches ont confirmé que les communautés de macrofaune benthique de Terre-Neuve-et-Labrador vivent principalement sur des substrats rocheux et épars. De plus, elles ont permis d’obtenir de nouvelles connaissances sur certains processus de rétablissement de la communauté benthique dans les sites aquacoles en eau profonde caractérisés par un substrat dur. Il est nécessaire d’effectuer des recherches plus approfondies sur la durée et l’utilité des périodes de jachère, compte tenu de la faible abondance naturelle de certaines communautés benthiques de la région de Terre-Neuve-et-Labrador. Les résultats de ces recherches permettront d’informer la réglementation et contribueront à la durabilité de l’industrie aquacole canadienne.

Avr. 2011 – Mar. 2014

Financement : MPO – Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (MPO – PCRDA) Co-financement : Cold Ocean Salmon Inc.; Northern Harvest Sea Farms Ltd.

Nom du responsable : Dounia Hamoutene (MPO)

Collaborateurs : Cold Ocean Salmon Inc.; Northern Harvest Sea Farms Ltd.

Contact : Dounia.Hamoutene@dfo-mpo.gc.ca

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

Plan d’échantillonnage pour les sites en production, les sites témoins et les sites en jachère. Les points représentent les lieux d’enregistrement des vidéos sous-marines.

Photo prise pendant des recherches du MPO menées sur le terrain dans la région de Coast of Bays à Terre-Neuve. Photo : Kimberly Burt (MPO)

EFFET DES FILTREURS D’ÉLEVAGE SUR LA PRODUCTIVITÉ DE LA ZOSTÈRE DANS LES ESTUAIRES DU NOUVEAU-BRUNSWICK ET DE L’îLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD

La complexité des interactions des stocks d’huîtres et de moules bleues d’élevage avec les stocks sauvages dans les zones côtières, ainsi que la dynamique des éléments nutritifs, peuvent masquer les effets nets de la culture des bivalves sur les habitats (SCCS-AS 2006/005). Les effets environnementaux de la conchyliculture sur la zostère et ses fonctions en tant qu’habitat du poisson sont liés à la sédimentation, à la turbidité/ombrage, aux éléments nutritifs, aux régimes d’écoulement ainsi qu’aux dommages ou aux retraits physiques. L’ombrage dû au matériel utilisé pour l’ostréiculture a été associé à une diminution de la productivité de la zostère à une échelle locale. Cependant, il y a un manque de connaissance en ce qui a trait à l’effet potentiellement antagoniste de la biomasse des bivalves d’élevage dans l’amélioration de la productivité globale de la zostère par l’intermédiaire d’une incidence sur les profils de turbidité de sources naturelle et anthropique cumulée à l’échelle de la baie.

Cette étude consistera à examiner les effets de bivalves d’élevage sur la productivité de la zostère à l’échelle de la baie. Pour ce faire, on mènera des études sur le terrain au cours desquelles on caractérisera le paysage terrestre et marin de quatre baies où est pratiquée la culture des bivalves, en mettant l’accent sur les populations de mollusques et crustacés (sauvages et d’élevage) et sur les gisements de zostère. Une étude en laboratoire permettra d’évaluer le rythme auquel les moules et les huîtres filtrent l’eau et les effets qui en résultent sur la turbidité, le seston et l’atténuation de la lumière. Les modèles hydrodynamiques existants seront adaptés aux conditions régionales pour inclure la turbidité, la sédimentation et la remise en suspension. Les modèles intégreront aussi les résultats des taux de clairance par les moules et les huîtres dérivés à partir d’observation en laboratoire de sorte que l’on puisse estimer les effets des concessions conchylicoles actuelles (ou proposées) à l’échelle de la baie.

Mar. 2014 – Mar. 2017

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Marc Ouellette (MPO)

Équipe du projet : Monique Niles, Thomas Guyondet, Thomas Landry (MPO)

Collaborateurs : Tim Webster, Kate Collins (Applied Geomatics Research Group – Nova Scotia Community College)

Contact : Marc.Ouellette@dfo-mpo.gc.ca

ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ DE LA PÉRIODE DE MISE EN JACHÈRE EN TANT QU’OUTIL D’ATTÉNUATION AUX SITES AQUACOLES PRINCIPALEMENT SUR FOND DUR DE TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR

Ce projet vise à examiner les processus de rétablissement aux sites aquacoles où différentes périodes de mise en jachère sont pratiquées en évaluant la manière dont la durée de la période de mise en jachère influence la répartition de bio-indicateurs tel que Beggiatoa et les complexes de polychètes opportunistes (CPO). Les résultats du processus du Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS), « Les incidences potentielles de la pisciculture sur les substrats de fond marin dur et l’élaboration d’un protocole de surveillance normalisé (SCCS-AS 2014/017) » montrent que ces organismes sont des indicateurs acceptables de la déposition organique sur un éventail de substrats. Cette étude permettra aussi d’examiner les changements dans les matières floconneuses et les impacts sur des espèces non indicatrices pendant la mise en jachère. Le fondement biologique des changements dans la répartition des CPO pendant la mise en jachère sera étudié pour déterminer si les répartitions de Beggiatoa et des CPO sont modifiées de façon prévisible dans l’ensemble des sites aquacoles de la côte Sud de Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.). Des statistiques multivariées seront utilisées pour caractériser les facteurs importants associés aux changements dans la répartition des bio-indicateurs et la composition de l’épifaune.

Les résultats de cette recherche permettront d’améliorer notre compréhension des processus de mise en jachère dans la région de T.-N.-L. En particulier, ils permettront d’améliorer nos connaissances sur le degré de rétablissement du milieu benthique associé à diverses durées de mise en jachère, les processus biologiques qui sous-tendent la dynamique des CPO en lien avec la dégradation des matières organiques, et l’efficacité de la mise en jachère comme stratégie d’atténuation dans la région.

Aoû. 2014 – Mar. 2015

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Dounia Hamoutene (MPO)

Collaborateurs : Flora Salvo (MPO); Suzanne Dufour (MUN); Robert Sweeney (Sweeney International Marine Corp.; SIMCorp Marine Environmental)

Contact : Dounia.Hamoutene@dfo-mpo.gc.ca

GESTION DES PRATIQUES DE SÉLECTION VISANT À MAINTENIR LA CAPACITÉ DE CHARGE DANS LA COLONNE D’EAU POUR LA CULTURE DE BIVALVES

Les régions côtières sont soumises à de multiples pressions (p. ex., pêche, rejets d’eaux usées, eaux de ruissellement des terres agricoles) et sont de grands fournisseurs de biens et services. L’aquaculture des bivalves, outre la production alimentaire, peut aussi comporter d’autres avantages, comme la biorestauration des milieux eutrophisés en raison du ruissellement excessif des éléments nutritifs. La baie de St. Peters, sur la côte Nord de l’Île-du-Prince-Édouard, dont 40 % de la superficie est consacrée à la mytiliculture, a été utilisée pour l’étude de cas dans le cadre de ce projet. Le but était d’étudier les effets combinés des changements climatiques, des charges en éléments nutritifs et des pressions liées à la mytiliculture. Plusieurs scénarios combinant différentes conditions climatiques, différents niveaux de ruissellement des éléments nutritifs et différents effectifs de moules d’élevage ont été reproduits en utilisant un modèle hydrodynamique et biogéochimique couplé étant spatialement explicite. Chaque année, la mytiliculture mène à l’extraction de ressources en azote (N) équivalentes à 42 % de l’apport des rivières ou 46,5 % de la production primaire nette de phytoplancton. Dans de telles conditions d’extraction, la biomasse du phytoplancton a été ramenée aux niveaux enregistrés dans les années 1980, lorsque l’aquaculture n’était pas encore développée et que la charge en azote représentait la moitié du niveau actuel. Un scénario de changement climatique (pour l’année 2050) prévoyait une augmentation de 30 % de la production de moules, mais aussi des températures estivales élevées (> 25 °C) susceptibles d’entraîner des effets physiologiques négatifs sur les moules d’élevage et, qui pourraient potentiellement d’accroître les taux de mortalité en été.

Ce projet a montré les avantages possibles de la mytiliculture en tant qu’outil de biorestauration des milieux touchés par le ruissellement excessif des éléments nutritifs dans les régions côtières du Canada atlantique, un phénomène qui est déjà connu dans bon nombre de régions du monde. Les résultats de la modélisation pour le scénario du changement climatique ont permis de fournir de l’information précieuse pour adapter la gestion des ressources et services des écosystèmes côtiers lorsque ces changements se produisent.

Avr. 2010 – Mar. 2013

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Thomas Guyondet (MPO)

Équipe du projet : Luc Comeau, Rémi Sonier, Ramón Filgueira (MPO)

Collaborateurs : Jon Grant (U Dalhousie); Cédric Bacher (IFREMER); Rune Rosland (Université de Bergen)

Contact : Thomas.Guyondet@dfo-mpo.gc.ca

COMPARAISON DES IMPACTS DE L’OSTRÉICULTURE SUR LE FOND ET EN SUSPENSION SUR LES RESSOURCES ALIMENTAIRES À L’ÉCHELLE DE LA BAIE (RIVIÈRES FOXLEY ET TROUT, îLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD)

À l’Île-du-Prince-Édouard, les pratiques ostréicoles passent de méthodes classiques de culture sur le fond à des méthodes de culture en suspension. L’élevage des stocks d’huîtres en suspension dans la partie supérieure de la colonne d’eau comporte de nombreux avantages. Cette stratégie permet de protéger les stocks contre les prédateurs benthiques et d’améliorer la croissance, en plaçant les huîtres dans un environnement relativement chaud et caractérisé par des flux alimentaires élevés. En outre, les huîtres qui croissent en suspension ont tendance à produire des coquilles rondes ornées de nervures radiales et de structures foliées. Par contraste, les huîtres qui croissent sur des fonds meubles et vaseux ont tendance à produire des coquilles allongées présentant des ornements clairsemés.

Plusieurs titulaires de concessions dans le réseau de la rivière Trout (Î.-P.-É.) cherchent à passer d’une culture sur le fond à une culture en suspension. Ayant pour but d’améliorer la paramétrisation des modèles de la capacité de charge, ce projet consistait à évaluer si les huîtres élevées sur le fond et les huîtres élevées en suspension entraient en compétition pour les mêmes ressources alimentaires. Des analyses des acides gras ont révélé que les microalgues étaient le principal constituant du régime alimentaire (70 %), quelle que soit la technique de culture. Cependant, les huîtres élevées sur le fond consommaient plus de diatomées et moins de flagellés que les huîtres élevées en suspension. Ainsi, le régime alimentaire des huîtres serait en partie dépendant de la technique de culture.

Avr. 2012 – Mar. 2014

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Rémi Sonier (MPO)

Équipe du projet : Luc Comeau, Claudio DiBacco (MPO); Réjean Tremblay (UQAR)

Contact : Remi.Sonier@dfo-mpo.gc.ca

RELATION DOSE-RÉPONSE POUR LA MYTILICULTURE ET LES CONDITIONS BENTHIQUES

Un grand nombre de travaux ont montré que la culture des bivalves en suspension avait des effets variés sur les communautés benthiques et les conditions des sédiments, lesquels effets seraient liés à l’accumulation de dépôts organiques (c.-à-d., fèces et pseudofèces) sur le fond océanique dans les zones où se trouvent les exploitations et à proximité immédiate de celles-ci. Cependant, la relation dose (quantité de dépôts organiques)-réponse (conditions benthiques – en ce qui a trait aux communautés benthiques et des indicateurs biogéochimiques) n’est pas bien décrite. Au cours de cette étude, la relation dose-réponse a été évaluée, c’est-à-dire la relation entre les dépôts organiques provenant des moules et les conditions benthiques, en manipulant des conditions expérimentales. En bref, on a installé des cages (mésocosme) sur le fond océanique et remplies de dépôts organiques, en différentes quantités. Ces cages permettent le recrutement d’invertébrés benthiques, permettant ainsi d’améliorer la compréhension de l’incidence des dépôts organiques sur les communautés benthiques. On a observé les communautés benthiques établies dans les cages ainsi qu’une série d’indicateurs biogéochimiques deux à trois mois après la mise en place de l’expérience. Le travail a été mené aux îles de la Madeleine, au Québec, et à l’Île-du-Prince-Édouard, deux régions qui diffèrent de façon marquée quant à leurs niveaux d’eutrophisation de base. Les résultats de ce travail s’ajoutent à ceux obtenus au cours d’études connexes sur la production de dépôts organiques par les moules, la modélisation de la dispersion de ces dépôts et l’échantillonnage visant à identifier les communautés benthiques et les conditions biogéochimiques des sédiments dans les deux régions. Ensemble, ces projets permettront de mieux prédire la capacité de charge du milieu de culture des bivalves pour l’environnement benthique, et de mieux planifier les options en matière de sélection pour maintenir des conditions benthiques données.

Avr. 2010 – Mar. 2014

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Chris McKindsey (MPO)

Équipe du projet : Andréa Weise (MPO); Michel Fournier (Moules de culture des Îles Inc.); Stephen Fortune (PEI Cultured Mussel Growers Association)

Contact : Chris.Mckindsey@dfo-mpo.gc.ca

Incidence de quantités croissantes de dépôts organiques sur les sédiments benthiques aux îles de la Madeleine. Photo : Chris McKindsey, Andréa Weise (MPO)

BIOMASSE DE LA COMMUNAUTÉ D’INVERTÉBRÉS BENTHIQUES AUTOUR DES EXPLOITATIONS AQUACOLES EN EAU DOUCE

On sait que la composition des espèces de la communauté d’invertébrés benthiques change en présence des dépôts importants de matières organiques produits par la culture en cage. Cependant, il peut être difficile de déterminer les effets nets des changements de la communauté, tandis que les changements de la biomasse peuvent être quantifiés et les différences peuvent être exprimées en g/m2. Le benthos exposé à des quantités de dépôt différentes sous les exploitations et autour de celles-ci peut subir des changements, présentant une croissance et une abondance améliorées ou inhibées. Le but de ce projet est de mesurer la biomasse des invertébrés benthiques autour des exploitations et de la comparer à celle associée à des sites de référence. Ces différences seront présentées pour trois sites d’élevage commercial de truites arc-en-ciel, afin de mieux comprendre les effets nets de l’aquaculture sur la communauté benthique. Les résultats de l’étude permettront d’informer l’évaluation des risques liés aux exploitations aquacoles en eau douce menée en vertu du Programme de protection des pêches de Pêches et Océans Canada (MPO).

Avr. 2013 – Mar. 2015

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Cheryl Podemski (MPO)

Équipe du projet : Megan Otu, Jian Zhang (MPO)

Collaborateurs : NOAA, Cold Water Fisheries Inc., MAAARO

Contact : Cheryl.Podemski@dfo-mpo.gc.ca

Ver aquatique (Oligochaeta) communément observé dans les sédiments de lacs d’eau douce. Image prise sous stéréomicroscope (grossissement 10x)

DÉLIMITATION DE ZONES DE GESTION POUR LA PISCICULTURE EN COLOMBIE-BRITANNIQUE. PHASE 1 : COLLECTE ET ÉVALUATION DE DONNÉES. PHASE 2 : INTÉGRATION DE L’INFORMATION POUR FOURNIR DES AVIS ET DES RECOMMANDATIONS À L’APPUI DE LA GESTION DE LA PISCICULTURE

Ce projet permettra d’offrir des avis scientifiques pour aider les décideurs à tenir compte des enjeux environnementaux et opérationnels au cours du processus de désignation des emplacements et de création des limites des plans opérationnels. Il pourrait être important de considérer des enjeux comme la production des exploitations, le transfert de maladies ou la lutte contre les maladies, les interactions entre espèces sauvages et d’élevage liées au pou du poisson ainsi que d’autres enjeux. La première phase du projet consistera à recueillir, organiser et documenter les données scientifiques existantes qui sont pertinentes à la pisciculture dans des zones de gestion appropriées dans le sud de la Colombie-Britannique (C.-B.). La deuxième phase du projet consistera à appliquer l’information recueillie durant la phase 1 pour appuyer l’élaboration de plans provisoires de gestion intégrée de l’aquaculture. Des avis scientifiques seront prodigués dans le but d’aider à combler les lacunes dans les connaissances, de définir des indicateurs de santé de l’écosystème et d’évaluer les impacts locaux et régionaux afin de déterminer la capacité de charge associée à la pisciculture. En outre, la phase 2 permettra d’intégrer la base des connaissances acquises durant la phase 1 à celles dérivées d’autres programmes de recherches menés par le MPO en C.-B., y compris le projet de désignation de zones d’importance écologique et biologique ainsi que l’initiative de recherche sur l’écosystème du détroit de Georgie.

Avr. 2011 – Mar. 2013

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Peter Chandler (MPO)

Équipe du projet : Mike Foreman, Jon Chamberlain, Roy Hourston (MPO)

Contact : Peter.Chandler@dfo-mpo.gc.ca

EXPLORATION DE MÉTHODES POUR LA SURVEILLANCE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX CAUSÉS PAR LES SITES DE PISCICULTURE DANS DES ENVIRONNEMENTS À FONDS SABLONNEUX SUBISSANT DES PERTURBATIONS NATURELLES : SHELBURNE (NOUVELLE-ÉCOSSE)

Le projet favorisera une meilleure compréhension des limites des méthodes et des modèles actuels, et permettra de jeter les bases pour des propositions mieux orientées et plus exhaustives axées sur l’élaboration d’approches de relevés, de surveillance et de modélisation pour ce type de milieu. Les sites de pisciculture actuels et potentiels, dans des régions de la Nouvelle-Écosse, sont situés sur des fonds sablonneux qui subissent annuellement des perturbations naturelles causées par les courants près du fond, produits par les vagues au large. Les techniques actuelles d’échantillonnage benthique réglementaire (c.-à-d., par carottage et avec bennes) et les modèles (DEPOMOD) utilisés pour surveiller et prédire les dépôts et la dégradation benthique ont été élaborés pour les fonds vaseux. La qualité de ces approches est incertaine d’un point de vue scientifique pour les milieux sablonneux perturbés (Hargrave 2010) et a été remise en question par des experts-conseils en aquaculture ainsi que les autorités provinciales de la Nouvelle-Écosse (MPO 2011 – SCCS DEPOMOD).

Ce projet vise à mettre à l’essai plusieurs approches d’échantillonnage benthique, notamment des bennes, des systèmes de caméras de véhicules téléguidés (VTG), des échosondeurs acoustiques et des systèmes de sonar à balayage latéral, la surveillance des courants et de l’environnement des vagues pendant la saison prévue des perturbations (automne-hiver), l’analyse des sédiments (et des signaux acoustiques, s’il y a lieu) pour connaître le type de fond marin, la taille du grain, les matières organiques et le contenu en sulfure, la collecte des renseignements sur le profil de densité de la colonne d’eau (c.-à-d., profils de CTD), et l’exécution de scénarios DEPOMOD pour les courants représentant la saison des perturbations. En plus du projet, des modèles de transport et de remise en suspension des sédiments seront intégrés au modèle FVCOM et peaufinés pour la région de Shelburne.

Avr. 2012 – Mar. 2016

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Blythe Chang, Fred Page (MPO)

Équipe du projet : Mark McLean, Ed Parker, Randy Losier, Brent Law, Herb Vandermuelen, Sara Scouten, Susan Haigh, Adam Drosdowski, Vanessa Page (MPO)

Contact : Blythe.Chang@dfo-mpo.gc.ca, Fred.Page@dfo-mpo.gc.ca

ÉTABLISSEMENT D’INDICATEURS POUR LES FONDS DURS À PARTIR DE RELEVÉS VIDÉO ARCHIVÉS SUR LES COMMUNAUTÉS BENTHIQUES DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE EN LIEN AVEC LE RÈGLEMENT SUR LES ACTIVITÉS D’AQUACULTURE

L’objectif de ce projet est d’appliquer une approche analytique standard à une vaste collection de relevés vidéo archivés, recueillis dans le cadre du « British Columbia Finfish Aquaculture Waste Control Regulation (FAWCR) ». Ces relevés vidéo ont été recueillis sur une période de sept ans (2004-2010), et ce, parmi un vaste éventail de conditions côtières (c.-à-d., anses de fjords, archipel Broughton, côte Ouest de l’île de Vancouver, détroit de Johnstone, etc.). Puisque les protocoles des vidéos de FAWCR, récemment inscrits aux conditions de licence de Pêches et Océans Canada (MPO), sont principalement basés sur les spécifications de la cueillette de relevés sur le terrain, il est important de développer un protocole d’évaluation des vidéos pour énumérer les organismes benthiques et identifier les espèces indicatrices clés. Les résultats détermineront quels facteurs environnementaux et aquacoles stimulent la dynamique de la population des espèces indicatrices clés primaires et secondaires (le Beggiatoa spp. et les complexes de polychètes opportunistes [CPO]) et l’ampleur selon laquelle ces indicateurs peuvent être utilisés pour décrire l’impact benthique lors de l’utilisation de vidéos ainsi que de prédictions du DEPOMOD.

Avr. 2011 – Mar. 2015

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Terri Sutherland (MPO)

Équipe du projet : Bernie Taekema, Kerry Hoyseth, March Klaver, John Chamberlain (MPO)

Collaborateurs : Dounia Hamoutene (MPO)

Contact : Terri.Sutherland@dfo-mpo.gc.ca

ÉTUDE OCÉANOGRAPHIQUE DE LA CÔTE SUD DE TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR

L’expansion des activités aquacoles à l’intérieur de nouvelles zones de la côte Sud de Terre-Neuve-et-Labrador représente un défi en ce qui concerne la biosécurité et la durabilité liées à cette croissance. Ce projet pluriannuel vise : 1) à comprendre les conditions océanographiques, dont la circulation, sur la côte Sud de Terre-Neuve-et-Labrador, et 2) à fournir des renseignements scientifiques qui permettront de faciliter l’établissement de zones de gestion des baies. À partir de ces objectifs, les efforts d’échantillonnage et de modélisation ont été étendus à la baie de Fortune, où l’élevage en cage a pris de l’importance et continue de croître. L’échantillonnage a été effectué tout au long de l’année (afin d’inclure les données hivernales) dans la baie de Fortune, la baie d’Espoir, la baie Hermitage et la baie Connaigre. Les résultats de l’étude fourniront un aperçu des processus fondamentaux régissant la circulation océanique dans la région en plus de permettre de modéliser et de cartographier les paramètres de l’environnement physique ainsi que les zones potentielles d’influence. Ces zones serviront à établir des aires de gestion de la production à l’appui de la gestion de la santé du poisson en pisciculture et à aider l’estimation des zones environnementales d’influences benthiques potentielles associées à certaines exploitations piscicoles de la région.

Avr. 2011 – Mar. 2015

Financement : MPO – Programme de Recherche sur la Réglementation de l’Aquaculture (MPO – PRRA)

Nom du responsable : Andry Ratsimandresy (MPO)

Équipe du projet : Danny Ings, Dwight Drover, Fred Page, Randy Losier, Mike Foreman (MPO)

Contact : Andry.Ratsimandresy@dfo-mpo.gc.ca

Description de l’océanographie physique de la région de Coast of Bays, à Terre-Neuve-et-Labrador, à l’appui des activités aquacoles.

Pool’s Cove, dans la région de Coast of Bays, à Terre-Neuve. Photo : Curtis Pennell (MPO)

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