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Gestion des déchets organiques

Pendant les opérations aquacoles, des matières organiques, par exemple des aliments non consommés, des matières fécales, des mollusques qui se détachent, ainsi que d’autres organismes et matériaux sont rejetés dans les eaux environnantes et peuvent s’accumuler sur le fond marin ou le lit d’un lac. Cette matière organique (appelées matières exerçant une demande biochimique en oxygène [DBO]) est utilisée par les organismes, mais si elle s’accumule en quantité suffisante, le processus de décomposition commence à utiliser de l’oxygène et à modifier les propriétés chimiques des sédiments à proximité. Si la matière s'accumule en quantité suffisante, la biodiversité dans les habitats benthiques locaux peut diminuer, que ce soit par étouffement ou en raison des changements chimiques et du manque d’oxygène. La réduction au minimum de l’accumulation de matières exerçant une DBO et la surveillance de la zone benthique pour mesurer et restreindre les impacts sont des aspects essentiels de la gestion de l’aquaculture durable pour les entreprises d’aquaculture en parcs en filet dans le milieu marin.

L’ampleur des impacts benthiques autour des installations piscicoles est surveillée au moyen de méthodes établies. Pour les exploitations piscicoles situées sur des sédiments boueux ou mous, un échantillon de ces sédiments est prélevé et la quantité de sulfure libre est mesurée. Cette mesure sert d’indicateur de la présence d’oxygène dans les sédiments, ce qui constitue un indicateur du type d’organismes pouvant survivre dans les sédiments (c.-à-d. la biodiversité). Lorsqu’il est impossible d’obtenir des échantillons des sédiments (p. ex. en provenance de « sites à fond dur »), la surveillance visuelle visant à détecter la présence d’espèces de Beggiatoa (ou de bactéries similaires) ou de vers marins (p. ex., classe Polychaeta) forme les biomarqueurs des impacts de l’aquaculture.

La recherche scientifique cherchant à caractériser l’effet de l'impact des déchets organiques sur l’écosystème, les protocoles de mesure de ces impacts ainsi qu'à élaborer et évaluer d’autres indicateurs de l’état des sédiments et de la biodiversité se poursuit. Cette recherche et ces avis scientifiques viendront documenter les futures modifications réglementaires nécessaires.

Le Règlement sur les activités d’aquaculture oblige les exploitants d’élevage de poissons de mer à faire état des résultats de la surveillance du milieu benthique, en indiquant la teneur en sulfure libre ou en fournissant des données visuelles, selon leurs conditions, d’après les normes de surveillance établies par Pêches et Oceans Canada (MPO). Ces normes obligent les exploitants à prélever des échantillons dans chaque installation 30 jours avant ou après l’atteinte de la quantité quotidienne maximale prévue de l’utilisation de l’alimentation ou de la biomasse maximale. Il faut réaliser des échantillons ou une vidéo au moins une fois pendant le cycle de production en mer ou tous les 24 mois pour les sites dans lesquelles des poissons se trouvent en permanence. Si les seuils fixés par le Règlement sont dépassés, le MPO doit être avisé dans les 14 jours suivant la réalisation des échantillons ou de la vidéo, et les installations ne peuvent être empoissonnées de nouveau avant l’atteinte des seuils réglementaires.

En tant qu’organisme de réglementation de l’industrie de l’aquaculture en Colombie-Britannique (C.-B.), le MPO surveille et évalue les impacts benthiques et les effets des poissons d’élevage sur l’environnement. Son programme de surveillance du milieu benthique est conçu pour limiter l’emplacement, la zone et l’intensité des répercussions créées par les exploitations aquacoles sur le fond marin et pour favoriser une aquaculture durable en maintenant des écosystèmes sains. En outre, le Ministère évalue les propositions de sites pour de nouvelles exploitations d’élevage de poissons de mer de façon à gérer l’impact sur le milieu benthique à l’écart des espèces et des habitats vulnérables ou essentiels, tels que les herbiers de zostère, les bancs coquilliers, les récifs d’éponges siliceuses et les alevinières de sébastes juvéniles.

Les biologistes du MPO en C.-B. et les biologistes provinciaux des provinces côtières effectuent des vérifications sur le terrain afin de recueillir et d’évaluer des échantillons de sédiments et des données vidéo, ainsi que des « vérifications de bureau » des données vidéo présentées par l’industrie. Ces vérifications permettent au personnel de surveiller la performance environnementale des sites actifs, de fournir de précieuses indications sur les impacts benthiques à différentes étapes de la production et du cycle de rétablissement des sites, tout en corroborant les données transmises par l’industrie et en augmentant leur indice de confiance.

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