Altération de l’habitat

L’installation de l’infrastructure et l’exploitation au quotidien des installations aquacoles peuvent entraîner une modification physique de l’habitat des poissons due à l’utilisation de l’équipement ou à la mise en place de structures physiques dans l’eau ou sur le fond marin ou le lit des lacs (benthos). Ces types d’activités ont parfois des impacts écologiques dans l’eau ou sur le benthos.

La structure de l’habitat est modifiée lorsque les installations de pisciculture marine et de conchyliculture ajoutent une infrastructure physique aux environnements aquatiques. Les ralingues, les flotteurs, les plateaux, les structures en filet et les ancres fournissent des surfaces sur lesquelles les larves planctoniques et les organismes qui créent des biosalissures peuvent s’installer et attirer d’autres espèces mobiles, créant ainsi des récifs artificiels. Les ancrages peuvent détruire l’habitat benthique dans de petites zones localisées. Les structures plus grandes (p. ex., parcs en filet ou systèmes de filières pour la culture en suspension) peuvent avoir des répercussions localisées sur les courants et voiler les fonds marins ou le lit d’un lac dans les eaux peu profondes. L’ajout de structures visant à soutenir la culture à plat de mollusques peut accroître l’envasement dans l’environnement immédiat, augmenter les concentrations de matière organique autour des structures et servir de surface pour la croissance d’algues et l’établissement d’animaux aquatiques. De plus, les activités d’entretien et de récolte, telles que le nettoyage des filets, l’utilisation de véhicules et de matériel mécanisé, et la circulation accrue des piétons dans les sites de culture de mollusques sur le fond et autour de ces derniers, peuvent avoir une incidence sur les sédiments dans les zones où ces activités sont menées, bien que ces effets soient généralement localisés et temporaires.

Les exploitants aquacoles peuvent aussi utiliser des traitements comme les revêtements antisalissures, le lavage sous pression, la chaux, le vinaigre (acide acétique) et la saumure pour enlever les organismes qui s’incrustent sur les bateaux, les filets et l’équipement. La gestion des niveaux de biosalissures aide à maintenir un débit d’eau sain pour les poissons ainsi que l’intégrité des systèmes de confinement (p. ex. filets, ancrages des systèmes, palangres, etc.). Les produits antisalissure utilisés au Canada sont réglementés par la Loi sur les produits antiparasitaires, et tout produit ayant un numéro d’enregistrement de produit antiparasitaire doit être utilisé conformément aux conditions prescrites sur l’étiquette et faire l’objet d’un rapport annuel, comme l’exige le Règlement sur les activités d’aquaculture.

Certains exploitants aquacoles recourent à l’éclairage sous-marin dans les sites de pisciculture marine afin de retarder le déclenchement de la maturation sexuelle. Cela permet d’améliorer les comportements alimentaires, les taux de croissance et la qualité de la chair du poisson. On utilise des dispositifs d’éclairage dans les cages en filet la nuit, de l’automne au printemps, lorsqu’il y a moins d’heures de clarté. Des études démontrent que la lumière de ces dispositifs ne pénètre pas plus loin que quelques mètres sous les cages, ce qui donne à penser que son utilisation n’a qu’une incidence limitée sur le milieu environnant. Il est toutefois possible qu’une telle lumière influe sur le comportement des poissons sauvages en les attirant vers les sites d’élevage ou en les en repoussant.

Conformément à leurs conditions de permis, les aquaculteurs de la Colombie-Britannique doivent consigner le nombre de dispositifs d’éclairage utilisés dans leurs installations, ainsi que leur type et leur intensité et le moment de la journée et la saison où ils sont utilisés. Ces renseignements sont transmis chaque année au MPO et permettent au personnel de Gestion de l’aquaculture d’évaluer plus en détail les répercussions possibles de l’utilisation d’éclairage et d’élaborer des mesures de gestion adéquates, au besoin.

L’incidence des infrastructures aquacoles est déterminée par la portée, l’intensité, le moment et l’emplacement de la perturbation de l’habitat. Ces facteurs sont pris en compte par les organismes canadiens de réglementation de l’aquaculture lorsqu’ils examinent les demandes de permis ou de bail pour de nouvelles installations aquacoles. Seuls les endroits qui présentent un risque minimal pour les poissons ou leur habitat sont approuvés. En outre, les organismes de réglementation peuvent instaurer des mesures pour restreindre la durée, le moment ou la portée des activités aquacoles là où les effets peuvent être plus graves en fonction des saisons.

Le Règlement sur les activités d’aquaculture stipule que les titulaires de permis doivent prendre des mesures afin de réduire au minimum les dommages sérieux causés aux poissons et à leur habitat. Les descriptions des mesures prises font partie du rapport annuel transmis par chaque titulaire de permis au MPO.

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